La critique de Claude :
Le Stars and Bars, c’est le premier drapeau de la Confédération sudiste et esclavagiste (1861-1865), qui inspire aujourd’hui le drapeau de l’Etat de Géorgie.
Le héros, comme souvent chez Boyd, est un homme (encore) jeune, Anglais, poursuivi par des forces obscures vouées à sa perte. Notez bien qu’il les attire, par sa timidité, sa couardise et sa maladresse, même si son statut social et ses études à Oxford en ont fait un expert en art. Fraichement arrivé aux Etats-Unis, la grande maison de vente aux enchères pour laquelle il travaille l’envoie en Géorgie conclure la vente d’une petite collection privée d’Impressionnistes. Il est tout content de cette mission de confiance. Las, la famille détentrice de la Collection est une caricature du Sud profond, qui évoque « Fantasia chez les ploucs ».
Alcool, cupidité, violence, perversion sexuelle, sans oublier des péchés plus véniels, tels que l’hypocrisie, le végétalisme ou l’abus du rock et de la country, vont essayer de rendre sa mission impossible. On retrouve dans ces tribulations un peu des épreuves initiatiques imposées aux jeunes amants de la « Flute enchantée », et le thème de l’homme bourgeois transformé en SDF dans la grande ville (cf : Boyd, Orages ordinaires, 2010).
Cela se lit avec beaucoup de plaisir, et on en a même tiré un film, avec Daniel Day Lewis dans le rôle principal, mais je ne l’ai pas vu et ne peux donc rien en dire ..
Stars and bars, roman de William Boyd, paru en français sous le titre “La croix et la bannière', disponible dans toutes les bonnes librairies du Net, entre 5 et 20 €