Après son échec cuisant aux municipales, le MoDem de François Bayrou se retrouve comme un faisan à l’orée du bois, les chasseurs à ses trousses : faut-il partir vers la gauche, bifurquer à droite, ou bien continuer tout droit ? Peu importe, le volatile finira dans la gueule du chien…
Non, certes, le MoDem n’a pas encore été digéré par l’UMP. Mais après la veste des législatives, les rats ont quitté le navire pour rejoindre le faux nez de l’UMP, le Nouveau Centre.
Et pendant les municipales, la stratégie du MoDem a été plus qu’illisible.
Certes, il s’agit de sortir du traditionnel clivage droite - gauche de la Vème République. Cela signifie-t-il refuser la moindre alliance avec le PS ou l’UMP ? Non, sinon le MoDem n’aurait aucune chance d’arriver aux affaires.
Mais, en cas d’alliance, comment rester crédible par rapport à l’un des principaux arguments de la campagne présidentielle de Bayrou, à savoir la rupture avec un système, la réhabilitation de la transparence, de la démocratie, de l’honnêteté en politique ? Et puis, comment s’allier avec le PS ou l’UMP, sans devenir un vassal vite soupçonné d’échanger ses idées contre un siège ou un portefeuille ?
La voie est bien étroite.
Elle nécessite au moins que le MoDem affiche des principes et une ligne stratégique clairs, afin au moins d’exister en tant que parti porteurs d’idées, et d’être compréhensible par les électeurs.
Ce fut loin d’être le cas lors des municipales. Suivant les villes, le MoDem s’est rallié tantôt à gauche, tantôt à droite, soit s’est maintenu au 3ème tour. Le tout sans la moindre ligne claire au niveau national. On a plutôt entendu le brouhaha de la cuisine électorale, à chaque ville ses petits marchandages. Bref, le retour des bonnes vieilles pratiques.Alors, à quoi sert le MoDem ? 2012 peut-il être sa seule raison d’être ? François Bayrou ferait bien de changer de stratégie. L’idée de se rapprocher du PS, en panne durable de leader et d’idées, doit bien lui trotter dans la tête.
Fred