« Je sens la vie qui se rapproche alors que tout ce que je veux c'est mourir. »
En apprenant la nouvelle, les carnets de Marilyn allaient être publiés, j'ai d'abord cru à un coup médiatique et pécuniaire. Je me suis ensuite demandé s'il existait une pertinence ou alors, s'il ne fallait pas plutôt laisser en paix la femme au multiples fragilités et à la solitude exacerbée. L'icône au dénuement tragique devant la cruauté de l'existence.
La lecture de Fragments m'a convaincue. Le travail de l'éditeur est abouti et exigeant. Le livre, en tant qu'objet, est sublime. L'esprit des carnets de Marilyn respecté et honoré. Les premiers poèmes sont balbutiants. Le besoin d'être nourrie de Marilyn, sans éducation, s'intensifie. Les pages prennent ensuite de l'assurance pour révéler un esprit frondeur et lucide.
Les photos qui jalonnent le livre révèlent une Marilyn lectrice compulsive. Admirez celle où l'actrice termine Ulysse de Joyce ! Personnellement, je n'ai jamais réussi à aller au bout...
J'ai refermé le livre avec tristesse et un sentiment de gâchis envers cette fin dramatique mais aussi pour ce monde qui a un besoin viscéral de faire passer une telle femme pour une douce idiote.
Extraits