Focus :
Mermonte peint de beaux et grands espaces, il y fait beau, il y fait chaud, on s'y sent bien. Le groupe a déjà une identité assez forte, qui s'est bâtie autour de racines pop, qui partent dans tous les sens : ça virevolte, c'est élégant parce que le groupe maintient ses lignes de guitare voilées, avec des arpèges qui tombent en pluie fine, ses parties chantées sont la plupart du temps utilisées comme atmosphère ("We're on the Same Way" est ainsi psalmodiée, seul "Monte" laisse entrevoir des paroles), plus que pour faire passer un message, laissant venir la poésie par le choix des sons, par le sens de la mélodie qui guide le groupe et par la production qui laisse le groupe s'exprimer sans entraves. Mermonte garde ainsi toujours sa légèreté, une façon de s'emballer qui donne envie d'appuyer sur l'accélérateur sans se sentir en danger ("Grain", "Oups", "Été"), et quand le coeur bat un peu moins fort, un peu moins vite, le groupe invite à la contemplation, à prendre le temps de goûter aux subtilités et revirements des lignes mélodiques ("Acoustique", "Flitz" ou "David le merle"). Tout cela est bien beau, tout cela a un parfum d'embruns. Avec Mermonte, aucun risque de boire la tasse, ces 6 (et plus en live) musiciens ont le pied marin et manient leur barque avec beaucoup de doigté.
[Le BandCamp]
Coup d'oeil :
J'ai un copain qui parcourt souvent le web, et découvre parfois de vraies trouvailles. Un jour, il me parle de Klô Pelgag, mais je n'y prête pas attention sur le coup. Puis j'ai la chance d'être invité au festival de Granby au Québec, où en finale se produit ladite Klô Pelgag. Coup de coeur instantané, boum. Une présence incroyable, beaucoup de richesse dans les instrumentations, d'audace dans les structures, en plus de textes gentiment perchés.
A mon retour, je lui fais part de mon enthousiasme, puis réalise que j'avais sa musique sur mon disque dur depuis... un bon moment. Voyons le côté positif de la chose : la musique de Klô Pelgag peut continuer à m'accompagner (elle est disponible sur son BandCamp). Et elle ne prend pas une ride avec les mois : il y a toujours ce talent bouillonnant dans la musique de la Gaspésienne, ça vibre tout autour du piano, richement accompagné de cordes et d'une batterie volage. Mais au centre de cette folle sarabande, il y a Klô Pelgag, sacré numéro, jeune fille à l'univers foutraque qui mêle textes absurdes et contorsions vocales, sans hésiter à revenir à des moments plus doux ("Tremblements"). La voix accompagne chaque mouvement, chaque pulsion, et donne aux chansons un caractère unique, fait d'élasticité et de poésie, d'ampleur et audace ("Les maladies de coeur" est une chanson époustouflante). Bref, c'est beau, et je classe cette jeune femme parmi les plus grands talents francophones du Québec : vivement qu'elle vienne en France (elle a un tourneur chez nous il me semble...) et que l'on en entende plus à son sujet !
News :
Juveniles et Mina Tindle font partie des premiers groupes représenteront cette année la France au FME (Festival des Musiques Emergentes) au Québec. / Premiers noms pour Marsatac (entre le 14/09 et 30/09) : on y trouve par exemple La Femme, Erevan Tusk, Stuck in the Sound, Kap Bambino... / Allez, c'est gratuit et il y a des trucs bien dans les artistes francophones sur la compile gratuite Believe.
Vidéo :
Je suis devenu complètement tocqué du groupe Aline, dont j'écoute l'EP en boucle, après avoir essoré cette vidéo pour le clip de "Je bois et puis je danse" (et comme j'adore la boxe, ça me plaît encore plus).