Le Petit cheval de manège : joué placé dans le 11ème

Publié le 29 juin 2012 par Les Assiettes De Juliette @AssiettesdeJu

Que vous soyez lecteur de Bilto, fan de Guy Lux ou amateur du Prix de Diane, vous ne prendrez pas trop de risques à miser sur ce petit cheval là. Il s’entraine tranquillement dans son carrousel à l’allure de troquet parisien dans une rue calme des faubourgs de Bastille en attendant de percer dans le métier. Le soir, le large trottoir forme une parfaite tribune pour mirer les casaques se retourner et affiner ses pronostics. Amis turfistes, ne vous emballez pas trop et remettez votre stylo sur l’oreille…la seule grille qu’on remplit ici est en cuisine.

Dans les écuries, les soigneurs des (petites) assiettes uniques inventent, associent et assemblent ce qui ne se ressemble pas forcément, menant le Petit cheval vers le flot de l’accord gustatif inédit.  A la vue du menu concocté par ces trotteurs amateurs de saveurs, on hennit déjà de plaisir. 

Pour un complet apercu des talents de l’animal, on vous encourage à jouer tiercé, quarté, quinté et même quinté+. Tous les gagnants auront tenté leur chance. Derrière l’autostart, le maquereau cru, pastèque et gaspacho prend un départ fulgurant dans la fraîcheur et se positionne en pole. Partie seconde, la boulette d’agneau, menthe et courgettes confites négocie un bon premier tournant, tandis qu’à la corde, la tentacule , riz venere et pêche mûre réussit une remontée éclatante dans la dernière ligne droite.

A mi-parcours, tout reste possible au sein du trio de tête. En revanche, la reblochonnade à l’huile de truffe, cotée 25 contre 1 un 27 juin par 30° sous casque, aurait pu rester dans la paddocks jusqu’à l’hiver prochain.

Egalement à la carte du Petit cheval, deux-trois desserts sans Belle Hélène, mais avec une salade de pamplemousse, menthe et sorbet Mojito, et une soupe fraîche de perles du Japon au lait de coco et fraises…de quoi murmurer hmmmmmiam à son oreille. 

Pendant la parcours, on ne boit pas l’obstacle mais de la Vedett, la star du pot belge, et des vins de petits producteurs à la pelle, dont un pioché chez Jean-Louis Rateau qu’on n’a pas résisté à (se) prendre pour fêter les vainqueurs et refaire la course au galop.

Au débriefe, les commentateurs ont salué la bonne performance de ce jeune yearling encore un peu fougueux, malgré son impétuosité à faire grimper les prix au détriment de sa cote. Le Petit cheval prend plaisir à faire la bascule. Ce n’est pas sa mort non plus, mais ça reste peu justifié car le fourrage est tout de même plus rare et moins mémorable que celui des stalles concurrentes (le Sémilla, au Passage, le Dauphin).

Après être monté sans doute un peu rapidement sur ses grands frères, on attend que le Petit Cheval revienne concourir dans sa catégorie pour le mettre dans nos favoris.

 Où : 5, rue Froment 75011 – 09 82 37 18 52

Quand : à l’heure de l’apéro, pour picorer plus que pour dîner

Avec qui : Simone Garnier, Christophe Soumillon, le facteur Cheval et votre amie Flicka

A vos pieds : des étriers

 Dans votre Ipod: Il s’appelait Stewball, Hugues Auffray