Une
femme sur trois dans le monde fait l’objet de maltraitance sous toutes
ses formes (coups, menaces, agressions, harcèlement, etc.).
Dans le sous-continent américain, 40% à 68% des cas de violence contre
les femmes sont commis par des compagnons ou ex-compagnons des
victimes. En Europe de l’Est, 31% des filles dont l’âge varie entre 16
et 19 ans subissent des agressions sexuelles. Aux États-Unis, une femme
est agressée toutes les 12 secondes et une femme est violée chaque
minute. En France, 3 femmes meurent tous les 15 jours par suite de
violence conjugale alors que 30 autres employées subissent des
harcèlements sexuels. Aux Pays-Bas, 200 000 femmes sont violentées
chaque année par le mari. En Inde, 8 femmes sur 10 sont victimes de
violence conjugale.
Des chiffres alarmants repris dans une étude
réalisée par le lieutenant Wahiba Boumediène de la cellule de
communication de la Gendarmerie nationale. Qu’en est-il dans le monde
arabe et particulièrement en Algérie ? S’il est vrai que le sujet est
quelque peu tabou compte tenu des traditions basées faussement sur des
références religieuses, il n’en demeure pas moins que la femme subit
diverses formes de violence au sein de la cellule familiale. La femme
n’est pas au bout de ses peines en pensant que le mariage est la voie
salutaire pour se libérer de ce problème.
Elle continuera à subir
la violence de la part du mari macho qui profite de la culture du
silence pour s’arroger tous les droits de priver sa femme de sa liberté
conférée par la loi. Dans une étude, il s’avère que 41% des femmes
qataries subissent des violences conjugales, 81% des Jordaniennes sont
battues par le mari sous prétexte de les corriger. Au Maghreb, on parle
de 28 000 cas de violence contre les femmes enregistrés ces dernières
années. Pour l’Algérie, la situation est préoccupante, selon une étude
faite auprès de plus de 9 000 femmes victimes de violences multiples.
Ces chiffres de la gendarmerie font état du nombre sans cesse croissant
de femmes victimes de violence sous toutes ses formes.
De 2001 à
2003, les chiffres sont passés de 1 747 cas à 2 330. En 2005, il a été
enregistré 1 188 cas d’agressions contre les femmes dont 666 pour coups
et blessures volontaires (CBV), 150 attentats à la pudeur, 33 homicides
volontaires, 26 incestes, 9 prostitutions, 66 enlèvements et 244 viols.
En 2006, les chiffres ont baissé, notamment en matière d’enlèvements,
avec 65 cas et viols avec 225 cas. En 2007, 278 cas de viols et
tentatives de viol ont été enregistrés dont 135 victimes sont des
mineures. La tranche d’âge la plus exposée est celle comprise entre 19
et 28 ans, suivie de la catégorie des mineures. Concernant l’année en
cours, les mêmes services font état de chiffres alarmants pour les mois
de janvier et février avec 402 cas d’agressions multiples dont 86 cas
contre des mineurs, 29 attentats à la pudeur sur mineures, 27 cas
d’incitation de mineures à la débauche, 32 viols dont 12 contre des
mineures, 27 enlèvements dont 17 mineures. Par wilayas, Alger se place
en tête des agressions avec 58 affaires sur 1 069 en 2007, suivie de
Sétif (57), Oran (50), Mostaganem (48) et Chlef (46). Le rôle de la
gendarmerie, selon l’auteur de l’étude, consiste dans un premier temps
à la sensibilisation en coordination avec le mouvement associatif et la
société civile, et le cadre scientifique basé sur l’écoute et
l’audition des parties concernées par la plainte.
En conclusion,
il est préconisé de recourir à des méthode répressives à même
d’atténuer le fléau de la violence contre les femmes, notamment les
enlèvements, les agressions physiques, l’assouvissement sexuel,
l’incitation à la pratique de la prostitution considérés comme crimes
contre l’humanité.
Pour leur part, les femmes doivent savoir qu’il
est de leur droit d’aviser et de porter plainte auprès des services
compétents sur toute forme d’agression ou de violence dont elles sont
victimes et de demander des réparations pour les préjudices moral et
physique qui devront les accompagner durant toute leur vie.
ALI FARÈS
Liberté-Algérie

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