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L’auteur :
Considéré comme l'un des plus grands auteurs australiens et l'un des écrivains anglo-saxons contemporains les plus importants, David Malouf (77 ans) se distingue autant par ses qualités de styliste que par son talent de conteur. Son œuvre, où alternent romans et nouvelles, a été publiée chez Albin Michel : Harland et son domaine, Ce vaste monde (Prix Fémina étranger 1991), Je me souviens de Babylone, Dernière conversation dans la nuit et L'Etoffe des rêves. Une œuvre couronnée par de nombreux prix à travers le monde.
Rançon, son nouveau roman, paraîtra chez Albin Michel en 2013. (Présentation de l’éditeur)
L’histoire :
Un jeune homme partant à la guerre tente de comprendre quelle est sa véritable place dans le monde qu’il s’apprête à quitter ; une partie de chasse met à nu les secrets de chacun ; un compositeur voit sa vie prendre des allures de cantate complexe ; une femme se souvient de son bonheur passé au bord d’une piscine italienne ; une veuve essaye de garder le contrôle de sa vie …
Dans les sept nouvelles bouleversantes qui composent ce recueil, David Malouf, l’un des plus grands auteurs australiens contemporains, nous laisse entendre des hommes et des femmes étrangement seuls, face à un passé enfoui et un présent à décrypter.
Puissamment enraciné dans les paysages et les réalités d’une Australie magnifiée, ce livre poignant résonne comme une exploration de ces mondes intérieurs qui nous séparent et nous relient les uns aux autres. (Présentation de l’éditeur)
Mon avis :
Le rythme lent et presque aérien de ces nouvelles provoque deux réactions contradictoires : ou le lecteur tombe sous le charme, comme pour la première nouvelle, ou il décroche totalement, comme pour les dernières nouvelles. Une aura magique affleure à la lecture de certaines nouvelles comme « La vallée des Lagons », « Enfant soldat », textes s’attachant à traquer le moment diffus où un homme bascule vers un autre lui-même. Les hommes et les femmes peuplant le monde de David Malouf sont des êtres tangents, indistincts, diffus, qu’une brume suffit à effacer. Je ne pense pas qu’ils habiteront longtemps mon esprit…
Premières phrases :
« En cours élémentaire à l’école primaire, la seule magie de son nom m’attirait.
C’est là, juste à cinq heures au sud par une bonne route de terre, que toutes les rivières de notre coin du Queensland prennent leur source : tous les courants grossis d’eau de pluie et de cascades dans les forêts pluviales du Great Divide avant de plonger et de se réunir pour écouler leur large flot bourbeux jusqu’ à la côte ; tous les cours d’eau paisibles qui serpentent vers l’intérieur des terres à travers les plaines truffées de termitières puis roulent nord, nord-ouest jusqu’au Channel Country où ils se divisent pour aller se perdre dans les laisses de vase et de marécages de mangrove du golfe de Carpentarie. »