La fashion week de Milan s’est achevée il y a quelques jours, et c’est le moment du bilan avant d’enchainer sur Paris.
Attention, certaines images peuvent choquer la sensibilité des amateurs de mode.
Versace
Versace
Versace
“Pugilist”…ou la nécessité pour les jeunes hommes d’être de vrais gladiateurs pour la protection de leur droit, dans le monde d’aujourd’hui. Toute une philosophie, tout un programme…
Le gladiateur d’aujourd’hui selon Donatella Versace est bling bling : c’est le premier élément caractéristique de cette collection. Si Versace nous avait habitué à ne pas verser dans la discrétion, l’excentricité et l’exubérance sont ici très (trop) marquants.
Nous retrouverons comme symbole de ce défilé la ceinture du gladiateur en cuir et métal doré, avec pour élément central la tête de la Médusa, emblème de la maison. Les blazers à double boutonnage perdent leurs manches, et certains pantalons à plis qui vont avec deviennent short : c’est le costume revisité à la Versace, dans des bleus, roses et gris foncés plutôt audacieux. Une veste en broderie anglaise se fera remarquer, de même que les sandales montantes des gladiateurs huilés : reprenant la forme d’un sneaker, elles sont composées de lanières sur les cotés qui laissent apercevoir…une chaussette.
Enfin, la tendance de l’été 2013 s’affirme de plus en plus ; vestes en soie brillantes, ensemble de cuir aux reflets cuivrés, sandales ou mocassins argentés : l’été 2013 sera définitivement métallisé !
Si l’on prend du recul sur cette collection, un constat s’impose : Versace a changé, tout y est plus voyant et plus bling bling chez l’homme (le doré est très présent depuis les 3 dernières collections). Certains pourront regretter l’esprit des collections passées (FW 10 11, SS10) dans lesquelles l’audace était là, mais dans lesquelles elle habillait les hommes de façon plus sobre, plus noble…plus Versace ?
Zegna
Zegna
Zegna
Ca brille et c’est doux chez Ermenegildo Zegna. Et pour cause, la soie et le cachemire sont à l’honneur cette saison, avec de remarquables procédés de fabrication. Tout en brillance et en légèreté, les costumes se portent sur une chemise de soie aux imprimés tropicaux, pour un subtil mélange de chic solennel et de classe décontractée.
Les cuirs créent la surprise : enduit dans les tons beige, un manteau long affiche la douceur et la texture inimitable de l’agneau, tout en se parant d’une brillance surnaturelle. Plusieurs autres vestes courtes, cette fois, impressionnent par la finesse du cuir et la précision des multiples perforations : c’est tout le raffinement du vêtement “sport” qui devient plus classe que le manteau habillé. Pour les couleurs, hormis les innombrables nuances de beige (clair à foncé), des bordeaux intenses et des bleus profonds viennent ponctuer cette collection à la perfection. Les textures des soies, très brillantes, renvoient à la tendance générale SS13. C’est donc le raffinement et l’élégance qui marquent cette collection, véritable hommage au savoir faire italien en matière de tissage de la soie, de travail du cuir et de “tailoring”.
Personnellement : Bravo !!
Gucci
Gucci
Gucci
L’été est criant chez Gucci, et il apporte quelques nouveautés qui dépoussièrent les éternels costumes aux pantalons courts de la marque.
C’est un florilège de couleurs estivales : d’abord en pastel avec du vert, du jaune et du bleu presque lavande, ensuite beaucoup plus tranchés avec des rouges intenses (framboises, vifs..), un jaune solaire et un blanc éclatant. Pour les coupes, le costumes et les pantalons fuseaux sont bien là, accompagnés de pantalons et chemises amples et légers, en soie et aux imprimés fleuris façon Gucci.
Quelques cuirs blancs et bordeaux, visiblement en agneau et veau, renvoient à la tradition de la marque aux deux G, mais une pièce surprend : la veste en cuir de python, teinté d’un noir intense et trempé pour lui donner un aspect brillant. Gucci n’a pas l’habitude d’utiliser en prêt-à-porter ce type de cuir, mais l’effet est plutôt réussi et donne du peps pour clore le défilé.
Là encore, tout est très chic même le sportwear, mais surtout tout a l’air très confortable, surtout les pièces de soie dont la légèreté (voir video du show) ferait presque oublier que l’on porte la création d’une des marques les plus réputées du monde de la mode.
Roberto Cavalli
Roberto Cavalli
Roberto Cavalli
Cela va faire 5 ans maintenant que c’est le fiston Cavalli qui tient les rennes des lignes hommes, et cette saison il a jeté son dévolu sur le papillon pour l’emblème, et le bleu pour la couleur.
Au début du défilé, on pouvait ainsi remarquer la présence de vrais papillons dans la salle, symbole de “renouvellement”. On commence par des vestes et pantalons cintrés très clairs, et on enchaine vite sur des blazers…métalisés (Aha…).
Mais très rapidement, les chemises, les chaussures et les costumes trois pièces bleus font oublier tout le reste. Flirtant avec le violet, l’émeraude et le turquoise, le bleu donne une intensité très intéressante à cette collection, d’autant qu’il se juxtaposent en de nombreux tons sur tons. Les mélanges à base de lin donne une légèreté estivale aux blazers, et les chaussures parfois brillantes une touche d’excentricité à la silhouette. Enfin, un cuir aux imprimés zébrés presque abstraits, et un superbe cuir suedé aux applications de bleus contrastés donnent ses lettres de noblesse à une collection très fraiche, très aquatique, très réussie !
Dolce & Gabbana
Dolce & Gabbana
Dolce & Gabbana
On commence à la savoir…Domenico Dolce et Stefano Gabbana ADORENT être italiens et VENERENT la Sicile depuis plusieurs années, à chaque collection. A tel point que pour cette saison, ils sont allés chercher de vrais siciliens (même des enfants et des quinquas) pour remplacer une partie des mannequins pros… Bon, soit.
Mais est-ce que ça sauve pour autant la collection ? Car autant le dire tout de suite, ces deux-là deviennent plus que prévisibles. Toujours les mêmes “tank tops” (mot branché pour nommer le bon vieux “marcel”), toujours les memes paletots épais aux ourlets volontairement grossiers, toujours les mêmes costumes aux cols contrastés. Les chemises reprennent une coupe rétro, aux épaules surdimensionnées et amples, que l’on rentre dans un pantalon à plis taille haute. Les imprimés très pittoresques, reprenant du floral ou du baroque, ont le mérite d’apporter de la couleur à la collection…
Mais l’audace et l’avnat-gardisme qui ont fait connaitre ce duo manquent. Même si les tenues de cosmonautes brillantes avec le bon vieux costard bien cintré de 2006 étaient peut être too much, ils avaient le mérite de se faire remarquer, là où la marque semble aujourd’hui s’enfermer dans son train train…
Retrouvez cet article sur Fashion week de Milan: le bilan