Attention à vos investissements dans l'immobilier locatif et à la "pierre-papier"

Publié le 29 juin 2012 par Copeau @Contrepoints

Il n'est pas très judicieux d’investir dans l’immobilier locatif. Contrôle des loyers, renforcement des charges et taxes, renforcement des embûches à l’expulsion des locataires mauvais payeurs ou dégradateurs, suppression des incitations fiscales, etc., l’immobilier locatif a perdu toute chance de constituer une source de revenus.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Immeubles parisiens place Saint Georges

Vous voulez savoir à quelle sauce vous allez être mangés? Le candidat Hollande, dans une interview à PAP, a exposé dans le détail son plan pour le logement. Prendre le temps de le lire, c’est prendre le temps d’adapter son patrimoine en fonction des intempéries qui se préparent.

Nous avions compris, à la lecture de ce projet et aux déclarations récentes de son ministre, qu’il n’était pas très judicieux d’investir dans l’immobilier locatif. Contrôle des loyers, renforcement des charges et taxes, renforcement des embûches à l’expulsion des locataires mauvais payeurs ou dégradateurs, suppression des incitations fiscales, contraintes dans les règles de construction, fiscalisation renforcée des logements vacants, bref, à part (et pour combien de temps?) le locatif meublé, l’immobilier locatif a perdu toute chance de constituer une source de revenus. Restait le locatif professionnel et, en particulier, les fonds d’investissement, ce qu’on appelle généralement la « pierre papier ». Mais voilà, deux phrases du candidat Président dans cette même interview sèment l’effroi: « … il sera demandé aux sociétés d’investissement immobilier cotées de participer à l’effort de la nation de sorte qu’elles investissent dans des logements utiles au plus grand nombre en contrepartie d’avantages fiscaux dont elles bénéficient. Nous examinerons également comment mettre à contribution les grandes sociétés d’assurances et les banques qui détenaient historiquement des logements intermédiaires et qui ont délaissé ce secteur d’investissement. Je souhaite qu’elles y reviennent…. »

Cette phrase semble ne viser que les SIIC. En effet, plus aucune aujourd’hui ne dispose de logement locatif dans leur portefeuille (à part deux avec du locatif meublé) et ce pour une excellente raison, ce secteur n’offre quasiment aucune rentabilité. Toutes se sont concentrées sur les bureaux et les centres commerciaux. En fait, tous les véhicules d’immobilier sont visés dès lors qu’ils peuvent, directement ou indirectement bénéficier d’avantages fiscaux.

La profession dit préparer un dossier-argumentaire afin d’expliquer au nouveau gouvernement les raisons pour lesquelles ces contraintes seraient vite contre productives. Le problème, c’est que d’une part, l’actuel gouvernement n’entend engager quelque dialogue que ce soit avec des partenaires qui ne soient pas « sociaux » et que, d’autre part, face au blocage de la situation, du essentiellement à son positionnement idéologique, il est bien contraint de trouver des solutions pour trouver une bulle d’air sur le marché du locatif. Ne disposant d’aucun moyen financier, s’étant coupé du levier que représentait la défiscalisation, il n’a d’autre solution que d’obliger par la contrainte légale les investisseurs institutionnels à faire ce que ni lui ni les particuliers ne peuvent plus faire. Cela durera ce que cela durera. C’est encore et toujours le dirigisme et, encore et toujours, cela nous conduira inévitablement à la catastrophe. En attendant, soyez vigilants sur vos investissements en pierre-papier. Attendez de voir ce qui va sortir du chapeau gouvernemental le mois prochain.

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