L'Union européenne contre la démocratie

Publié le 29 juin 2012 par Edgar @edgarpoe

En quelques semaines, Hollande a normalisé la France et renoncé à tout son programme.

Il y aura bien une austérité renforcée, nous sommes juste débarassés de Sarkozy l'agité (certes, ce n'est pas rien).

Si un accord est trouvé pour aller vers plus de "fédéralisme" (comme l'écrit justement Descartes le blogueur, fédéralisme voulant dire politique budgétaire restrictive pour tous, à l'Allemande), ce sera le règne des technocrates sabreurs de budget.

Nous aurons la décroissance : chaque progrès individuel sera pris à d'autres et non pas gagné sur une croissance collective.

Déjà, le gouverneur de la Banque de France, élu par personne, triomphe dans le Monde, énonçant que "la volonté d'autonomie des états de la zone euro doit s'effacer".

La prochaine étape, si la négociation aboutit à un degré significatif de mutualisation des dettes, est la création d'un Trésor européen et d'un impôt européen.

La crise née de l'euro aboutira à renforcer les pouvoirs européens. Cela réjouira les fédéralistes. Mais toutes ces avancées du pouvoir européen se feront avec un système décisionnel qui reste de qualité plus que médiocre.

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Il faut lire, dans Euractiv, l'interview d'un lobbyiste européen, avec notamment cette phrase assez terrible : « Le plus petit fonctionnaire européen est devenu le Maître de l’Union ».

Il donne un exemple clair de l'absence complète de contrôle sur les décisions de la Commission, où le refus d'autoriser un médicament va conduire à procéder à des greffes de foie sur des jeunes enfants alors qu'une solution médicamenteuse existe :

Le dossier ORPHACOL. Une combinaison d’opacité et d’habillage juridique qui pose une vraie question : à Bruxelles aujourd’hui qui est le patron ?

Voici près de 40 ans que je pratique les Institutions européennes et je n’ai jamais vu un tel cas qui cumule tous les ingrédients d’une mauvaise gouvernance. D’abord, une opacité sur les motivations de la DG SANCO. Pourquoi une telle obstination à l’encontre d’un médicament qui a fait ses preuves depuis 20 ans et dont la mise sur le marché est soutenue par les plus hautes autorités médicales y compris par l’Agence Européenne des Médicaments à l’unanimité ?

Comment – ensuite – admettre le refus de la Commission de suivre la volonté des Etats-membres exprimée deux fois à la majorité qualifiée d’autoriser la mise sur le marché d’ORPHACOL ? Pire, la Commission représente un nouveau projet de règlement contre la mise sur le marché sans attendre le jugement de la Cour de justice attendu dans les prochaines semaines ?

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Ne nous y trompons pas. Ce qui est en jeu à travers les marchandages qui risquent d'aboutir à une consolidation temporaire de l'euro au prix d'une austérité renforcée, ce n'est pas la "souveraineté" française. C'est, tout simplement la démocratie.