Avec ses favoris à l’anglaise, il fait penser au docteur Watson, l’adjoint de Sherlock Holmes. Son humour très british confirme d’ailleurs parfaitement ses origines même s’il est né à Gand, en Belgique, d’un père pistard dans les années 70-80, et qu’il maîtrise bien la langue française. La comparaison s’arrête là car Bradley Wiggins n’a rien à voir avec les romans d’Arthur Conan Doyle. Nullement dépaysé, décontracté, il promène sa grande carcasse (1m90) partout où l’exige la compétition cycliste, très à l’aise notamment face aux journalistes avec lesquels il aime plaisanter, tout en piques et en deuxième degré !
Après avoir écumé les vélodromes au temps de ses jeunes années (depuis fin 1990, il est multiple champion du monde et champion olympique de poursuite individuelle et par équipes, et même d’américaine avec Cavendish), il a trouvé un nouveau terrain d’expression : la route. Il s’y était révélé en terminant 4ème du Tour de France 2009. Une performance tellement inattendue qu’il avait accepté de publier ses bilans sanguins afin de faire taire les soupçons de dopage. Le longiligne Britannique avait aussi perdu six kilos, ce qui expliquait son efficacité en montagne et lui avait permis de garder le contact avec les meilleurs. Cela n’avait pas été le cas la saison suivante. Une évolution qui en fait toutefois l’un des meilleurs spécialistes actuels des courses par étapes. Ce statut, il aurait dû logiquement le confirmer l’an dernier après avoir gagné le Critérium du Dauphiné devant Cadel Evans mais une chute lors de la 7ème étape du Tour et une fracture de la clavicule avaient tout gâché.
Quand on est un athlète complet, excellent rouleur et à l’aise en montagne, qu’on a déjà des points de repère par rapport à la concurrence ainsi que les soutiens nécessaires, on a toutes les qualités, tous les éléments pour créer la sensation. Elémentaire, mon cher Wiggins !
Bertrand Duboux