Editions Sabine Wespieser, 2012
Un réel coup de coeur pour ce roman peu connu ;Marianne Rubinstein adopte le genre de l'autofiction pour mieux le détourner. Il en ressort un récit en même temps drôle et intello !
Imaginez mélanger l'actuelle chick litt (la littérature de poulettes dont les romans les plus représentatifs sont Le Journal de Bridget Jones et Le diable s'habille en Prada) et le célèbre Journal de Virginia Woolf !
Vous obtenez l'histoire d'une parisienne de 35 ans, célibataire déprimée, qui recherche maris et enfant. Prof d'économie fan de Maynard Keynes (le célèbre économiste théoricien de la relance par la consommation après la crise des années 30), et voulant écrire un roman, elle suit les conseils de son ami Clara, éditrice, qui l'oriente vers la chick litt. Mais elle redécouvre par hasard le cercle de Bloombury (cercle d'intellectuels, artistes, écrivains qui rejetèrent la société victorienne capitaliste au début du 20e siècle) dont les plus célèbres représentants sont Keynes, Virginia Woolf et sa soeur. Et une figure beaucoup moins connue, Angelica Garnett, fille de Vanessa Bell et donc nièce de Virginia Woolf. Cette dernière était donc la fille de Vanessa Bell et de son amant, le peintre Ducan Grant qui aima follement Maynard Keynes et David Garnett...écrivain qui d'ailleurs l'épousera trente ans plus tard ! Vous suivez toujours ?!
Une vraie histoire de soap opera ou de chick litt d'autant plus que notre narratrice Yaël Koppman se découvre des affinités avec Angelica car elles ont été toutes deux fragilisées par la toute puissance de leur mère...
Les deux Journaux se superposent alors dépoussiérant pas mal le mythe d'un cercle woolfien très déprimant ! On ne s'ennuie pas une minute en apprenant en plus plein de choses sur l'entourage de Virginia Woolf. On passe des aventures de Yaël, bobo parisienne juive qui vit de multiples aventures en compagnie de son coloc homo et consulte sa psy, aux aventures sexuelles de Bloomsbury.
Un vrai roman détente pour l'été qui nous apprend plein de choses en nous faisant rire ! Fait suffisamment rare pour le signaler !