Maths, physique : so sexy ! Sexe et science seraient plus liés qu’on ne le pense… au conditionnel !
Parmi les physiciens, l’un des plus connus – si ce n’est le plus connu après Einstein – est Richard Feynman (1918-1988). Prix Nobel de physique 1965, il est l’un des théoriciens les plus importants de la physique quantique, et a participé au projet Manhattan de conception de la bombe atomique. Ce qu’on a moins coutume d’évoquer, c’est son rapport aux femmes. En la matière, les mœurs de Feynman n’admettent aucun carcan…
Feynman, déjanté et beau gosse parmi les physiciens.
En dehors de “Personne ne comprend la physique quantique” (alors qu’il est le plus grand physicien quantique de tous le temps), le renommé Feynman a dit :
“Physics is like sex : it may give some practical results, but that’s not why we do it.”
Après avoir relu trois fois cette phrase – davantage d’actualité à l’heure de la contraception, et compris à quel résultat pratique dû au sexe il fait allusion, on a cerné le personnage. Cela dit, ça n’est qu’une phrase…
Richard Feynman, joueur de bango et pédagogue de génie, avait une autre passion dans la vie que l’électrodynamique quantique et les livres de vulgarisation : on raconte qu’il s’adonnait aux orgies, avec… ses propres étudiantes !
Toute la question est de savoir si ce sont ses étudiantes qui arrivaient en petite tenue lui déserrer la cravate, ou si c’est Feynman qui les séduisait…
Oubliez The Big Bang Theory : Richard est un homme à femmes, en vrai. Quand il ne parle pas d’elles, il évoque des choses et d’autres… :
“Physics is to mathematics like sex is to masturbation.”
Démonstration
On se propose de vérifier que la physique est aux mathématiques ce que le sexe est à la masturbation. Est-il une tâche non moins aisée ?
Considérons que
physique sexe
et
mathématique masturbation.
Il n’est pas difficile de remarquer que les maths se pratiquent seules (au singulier la mathématique). Elle sont par excellence (même si cela tend à s’estomper) une activité asociale, à la limite de l’autisme (de nombreux Asperger sont doués en maths). Grigori Perelman, par exemple, est l’archétype même du matheux excentrique. D’aucuns ne savent s’il a besoin d’une femme pour faire pour faire l’amour ; en revanche il n’a guère besoin des autres pour fouiner dans les pans des mathématiques : ayant démontré la conjecture de Poincaré (l’un des 7 problèmes du millénaire), il a refusé les prestigieuses médailles des instituts Clay et Fields, ainsi que le prix décerné par la Société Mathématique Européenne. Avec un million de dollars à la clef pour l’Institut Clay, il faudrait être fou pour refuser… ou s’appeler Perelman. A 46 ans, il vit toujours chez sa mère, dans un taudis, en Russie. Il ne se rase jamais, et ne se coupe pas non plus les ongles. Interdit de se moquer : il est avec Andrew Wiles, le seul homme au monde à avoir résolu l’un des Problèmes du Prix du Millénaire !
Mais en quoi la physique a-t-elle attrait au sexe ? Sans blague, vous trouvez ça sexy les équations de réaction ? Moi pas…
La physique est une affaire privée, pour laquelle ceux qui essaient de médiatiser, ou plus généralement faire connaître, leurs… positions sont stigmatisés. Qu’il s’agisse de penchants érotiques, ou d’opinions sur l’origine de l’Univers, mieux vaut parfois tenir sa langue ! Le célèbre physicien Stephen Hawking, découvreur de l’évaporation des trous noirs et auteur de plusieurs best-sellers sur Dieu, en a fait l’amère expérience : il est la risée de certains de ses collègues (ceux qui n’ont aucun respect pour la maladie le paralysant, une sclérose latérale amyotrophique).
Du coup, en raison de la dystrophie neuromusculaire dont il est atteint, Stephen Hawking ne passe jamais à l’action… Alors qu’il ne peut même plus bouger les yeux, impossible de donner un cours sur un tableau noir comme ses pairs ! En conséquence de quoi… les belles filles, ça n’est pas pour lui – euh pardon, les bons disciples, ça n’est pas pour lui.
En physique, on se vante de ses prouesses : les physiciens font sans cesse la une des articles de vulgarisation. En maths, c’est l’inverse : un clan obscure qui ne demande qu’une chose : rester dans l’anonymat, dans une tour d’ivoire, loin des regards extérieurs.
Même les mathématiciens prêts à admettre qu’ils le font (qu’ils osent se travestir en public pour expliquer des idées aux profanes, comme la médaille Fields Cédric Villani, fierté française), admettent auprès de leur communauté bien moins de vulgarisation qu’en réalité… Côté prouesses, les physiciens sont des chauds-lapins : ils auront tendance à maximiser leurs réussites : le scandale sur la mémoire de l’eau, soi-disant prouvé, a déferlé la chronique en 1988. Pour un physicien, plutôt trois médaille qu’une ! Les mathématiciens sont bien plus modestes : ils vous avoueront qu’ils le font (qu’ils ne démontrent un théorème) qu’une fois par semaine, alors qu’en réalité ils en démontrent un par jour… Côté médaille, ils n’en réclameront aucune : le succès viendra à eux, comme la misère sur le monde, dixit l’expression.
Les mathématiciens ne se vantent jamais d’activités bien peu catholiques, à savoir divaguer seul une feuille, alors qu’il y a tout un amphithéâtre qui ne demande qu’à les écouter…
Les mathématiciens sont plutôt trois (intégrations) par jour qu’une, mais ils le cachent. Analyse psychologique : perversité latente, manipulateurs… Mesquinerie, qui plus est : La Rochefoucauld l’a dit (c’est une de ses Maximes) : le refus des louanges est le désir d’être loué deux fois !
Quant aux mathématiques, elles ne nécessitent aucun équipement particulier (si ce n’est un papier et un crayon comparable à une main). Pour s’adonner aux joies de la physique, il est en revanche préférable de posséder un laboratoire…
Mais aussi… Certains matheux font usage de l’informatique ! Le sex-toy des mathématiciens : les plus habiles n’en ont pas besoin, pensez-vous… Pour les puristes, un mathématicien ayant besoin d’un ordinateur est même inconcevable : il s’agit là d’un esprit tordu, vraisemblablement un pervers calculatoire… Quant à ceux qui ont l’idée d’utiliser d’autres outils (comme un télescope), ils sont la fange des mathématiciens, considérés comme des impies dénaturant la discipline en y instaurant de la physique (sous-entendu les matheux n’ont besoin de rien, pas même de la réalité… encore une fois, un crayon leur suffit).
Les maths sont une activité solitaire ; pour autant l’avènement de l’informatique suscita l’émergence du travail en groupe. Des esprits plus conservateurs, moins sociables, préfèrent l’activité solitaire : ils n’ont besoin ni des détails, ni de l’artifice informatique…
Quand à être mathématicien et à se présenter, l’interlocuteur sera ravi et fera l’apologie d’une telle carrière, avec une nuance… Bien que cette activité soit louable, la personne précise toujours que ce n’est pas un métier pour elle ; qu’elle a fini par trouver chaussure moins difficile à sa taille… Puis, vous êtes évités.
Côté mathématiques, peu de monde en parle, alors que les découvertes physiques font régulièrement la une des journaux (notamment parce qu’elles révolutionnent les technologies). Les maths sont une activité lugubre, cantonnées aux étagères poussiéreuses, et toutes justes bonnes à assouvir un besoin pressant de difficulté… Au bout de trois pages, on a la tête farcie comme du chou-fleur, et ne pensons qu’à une chose : refermer le bouquin (contrairement à la physique où on a envie de savoir si la propulsion ionique nous mènera aux confins de l’Univers).
En physique, quand bien même on vulgarise, on essaie d’approfondir le sujet, d’entrevoir des perspectives d’avenir. En maths, on se contente de parvenir au la troisième ligne, sauvons les meubles : c’est déjà ça.
La physique… tout le monde peut comprendre, avec de la pédagogie. Tenez, vous n’avez jamais entendu parler d’une réaction chimique ? Foutez de l’eau de Javel dans les toilettes, pissez, et sentez ! Ca sent comme à la piscine… Pourtant, avant de faire ses besoins, ça ne sentait rien ! Curieux… Normal : l’urée contenue dans l’urine réagit avec l’hypochlorite de sodium (Javel) pour former des chloramines, composés volatiles que l’on sent. C’est la même chose à la piscine, avec la sueur (les piscines contiennent du chlore, puissant antiseptique)…
Il me faut maintenant vous expliquer le calcul intégral… Par où commencer ? Attendez… Cela ne s’explique pas ! On a le besoin compulsif d’intégrer, et hop, une nouvelle équation ravissante. Les maths, ce n’est pas social… On est là sur sa feuille à fantasmer sur le prochain millénaire qu’on va résoudre, pendant que les potes physiciens s’en donnent à cœur joie : ils font des expériences rigolotes à la fête des sciences, avec les maternelles. En comparaison, les maths, pour être vulgarisé, ça demande le bac scientifique… Et encore, si on fait l’impasse sur les nombres complexes, on est foutu !
En maths, on fait passer les vessies pour des lanternes : on n’antidérive pas, on intègre. C’est la même chose, sauf que dériver à l’envers, c’est intégrer. Tu dis le contraire, t’es out of the game. Si on a une autre vision du jeu, il faut s’y adonner tout seul ; personne ne voudra de nous…
Les maths, il ne faut pas chercher à comprendre : il y a des nombres imaginaires pourtant bien réels, zéro élevé à la puissance zéro… ça fait un, et les vrais vecteurs n’ont pas de flèche : ce sont des nombres à part entière, membres d’un espace vectoriel…
Mathématiquement parlant, le plaisir est dans le processus agréable en lui-même : lorsqu’ils publient dans des revues spécialisés, les mathématiciens ne sont pas payés (ou très peu). En comparaison, les physiciens se font désirer ; ils apprécient également être lus, apporter satisfaction à autrui : ils se soucient de leur public, contrairement aux lumières mathématiques, qui n’en ont que faire d’avoir 6 lecteurs ou 600 000.
Pour finir, les mathématiciens font la même chose maintes et maintes fois : pas la moindre diversité dans l’acte… de dérivation.
Comme quoi, à juger les physiciens et autres scientifiques comme des êtres à part, on s’y méprendrait ! Dans tout ça, les médecins sont les plus respectés : le mysticisme scientifique sous-jacent est masqué… par la médecine, ou l’art de sauver les gens sans qu’ils ne sachent comment vous les sauviez. En fait, vous, médecin, le savez, mais gardez ça pour vous… Il y a de la science derrière tout ça, mais fi la chimie, vive la symptomatologie !
Prix Nobel donne leçon de sexe
Revenons-en à Monsieur Feynman : dans Vous voulez rire, monsieur Feynman ! (Surely You’re Joking, Mr. Feynman! en VO), il raconte une anecdote croustillante. Tout habitué des bars qu’il était, il eut un jour envie de relations sexuelles avec une serveuse.
Feynman en plein exercice.
Feynman eut une surprise – peut-être encore plus grande que la décohérence quantique (qui, très schématiquement, essaie de comprendre pourquoi nous ne passons pas à travers les murs comme les particules !) : il s’aperçut, et fut frustré, qu’on ne paye pas les femmes en nature, en alcool du moins. Il prit alors des leçons auprès d’autres habitués du bar…
La leçon qu’il reçut est simple : ne se comporter comme un gentleman sous aucun prétexte, malmener les femmes à tort ou à raison jusqu’à obtenir les faveurs escomptées… Si c’est un physicien – et pas n’importe lequel – qui le dit !
Mine de rien, l’un des conseils qu’il rapporte est toujours d’actualité :
“Therefore,under no circumstances be a gentleman! You must disrespect the girls. Furthermore, the very first rule is, don’t buy a girl anything -- not even a package of cigarettes — until you’ve asked her if she’ll sleep with you, and you’re convinced that she will, and that she’s not lying.”
A savoir, ne pas offrir la moindre chose à une femme, y compris un paquet de cigarettes, jusqu’à ce qu’elle accepte de dormir avec vous… Le mot disrespect est fort. En d’autres termes, ses amis (lesquels !) incitent Feynman à être irrespectueux envers les femmes : ils lui suggèrent de leur demander directement leur consentement, quitte à les traiter… comme des salopes (terme soutenu de physique, comme vous l’aurez remarqué). Voyons ce que donne les bitches en la langue de Shakespeare ; Feynman suit les (bons ?) conseils :
“Well, someone only has to give me the principle, and I get the idea. All during the next day I built up my psychology differently: I adopted the attitude that those bar girls are all bitches, that they aren’t worth anything, and all they’re in there for is to get you to buy them a drink, and they’re not going to give you a goddamn thing; I’m not going to be a gentleman to such worthless bitches, and so on. I learned it till it was automatic.
Then that night I was ready to try it out. I go into the bar as usual, and right away my friend says, “Hey, Dick! Wait’ll you see the girl I got tonight! She had to go change her clothes, but she’s coming right back.”
“Yeah, yeah,” I say, unimpressed, and I sit at another table to watch the show. My friend’s girl comes in just as the show starts, and I’m thinking, “I don’t give a damn how pretty she is; all she’s doing is getting him to buy her drinks, and she’s going to give him nothing!”
After the first act my friend says, “Hey, Dick! I want you to meet Ann. Ann, this is a good friend of mine, Dick Feynman.”
I say “Hi” and keep looking at the show.
A few moments later Ann says to me, “Why don’t you come and sit at the table here with us?”
I think to myself, “Typical bitch: he’s buying her drinks, and she’s inviting somebody else to the table.” I say, “I can see fine from here.”
A little while later a lieutenant from the military base nearby comes in, dressed in a nice uniform. It isn’t long, before we notice that Ann is sitting over on the other side of the bar with the lieutenant!
Later that evening I’m sitting at the bar, Ann is dancing with the lieutenant, and when the lieutenant’s back is toward me and she’s facing me, she smiles very pleasantly to me. I think again, “Some bitch! Now she’s doing this trick on the lieutenant even!”
Then I get a good idea: I don’t look at her until the lieutenant can also see me, and then I smile back at her, so the lieutenant will know what’s going on. So her trick didn’t work for long.
A few minutes later she’s not with the lieutenant any more, but asking the bartender for her coat and handbag, saying in a loud, obvious voice, “I’d like to go for a walk. Does anybody want to go for a walk with me?”
I think to myself, “You can keep saying no and pushing them off, but you can’t do it permanently, or you won’t get anywhere. There comes a time when you have to go along.” So I say coolly, “I’llwalk with you.” So we go out. We walk down the street a few blocks and see a cafe, and she says, “I’ve got an idea — let’s get some coffee and sandwiches, and go over to my place and eat them.”
The idea sounds pretty good, so we go into the cafe and she orders three coffees and three sandwiches and I pay for them. As we’re going out of the cafe, I think to myself, “Something’s wrong: too many sandwiches!”
On the way to her motel she says, “You know, I won’t have time to eat these sandwiches with you, because a lieutenant is coming over…” I think to myself, “See, I flunked. The master gave me a lesson on what to do, and I flunked. I bought her $1.10 worth of sandwiches, and hadn’t asked her anything, and now I know I’m gonna get nothing! I have to recover, if only for the pride of my teacher.”
I stop suddenly and I say to her, “You… are worse than a whore!”
“Whaddya mean?”
‘“You got me to buy these sandwiches, and what am I going to get for it? Nothing!”
Résumons : d’après ces lignes, on a affaire à des “salopes typiques”. Cerise sur le gâteau (d’un misogyne), Feynman y va franco : “Tu es pire qu’une putain !” (c’est la signification de whore). Et pour cause : sa conquête lui fait un coup de pute, autrement dit une vacherie ! S’accaparer la nourriture, profiter de sa crédulité, pour partir avec un autre…
En philosophie feynmannienne, une putain est une femme qui n’échange aucune faveur sexuelle contre un sandwich. Comprenons par là qu’une prostituée – surtout une prostituée – accepterait de coucher en échange d’une compensation financière (en nature, ça reste à voir…).
Et Feynman de justifier un tel franc-parler : “si une femme a [a priori] envie de coucher avec moi, elle le fera, quoique je lui dise.” (remarquez la subtilité du propos…).
“Well, you cheapskate!” she says. “If that’s the way you feel, I’ll pay you back for the sandwiches!”
I called her bluff: “Pay me back, then.”
She was astonished. She reached into her pocketbook, took out the little bit of money that she had and gave it to me. I took my sandwich and coffee and went off.
After I was through eating, I went back to the bar to report to the master. I explained everything, and told him I was sorry that I flunked, but I tried to recover.
He said very calmly, “It’s OK, Dick; it’s all right. Since you ended up not buying her anything, she’s gonna sleep with you tonight.”
“What?”
“That’s right,” he said confidently; “she’s gonna sleep with you. I know that.”
“But she isn’t even here! She’s at her place with the lieu —”
“It’s all right.”
Two o’clock comes around, the bar closes, and Ann hasn’t appeared. I ask the master and his wife if I can come over to their place again. They say sure. Just as we’re coming out of the bar, here comes Ann, running across Route 66 toward me. She puts her arm in mine, and says, “Come on, let’s go over to my place.”
The master was right. So the lesson was terrific!”
En écoutant les bons conseils, ça a marché ! Tactile qui plus est, elle l’a attrapé par le bras – mais s’en l’enlacer tout de suite : une affaire trop vite conclue n’en est pas une…
S’il fallait retenir une chose de l’expérience (très scientifique) de Feynman, c’est apprendre à créer la tension sexuelle : si une femme est folle de vous, vous la traiteriez de putain, de catin, ou de salope, elle reviendra toujours vers vous… Du coup, rien à perdre en malmenant les gonzesses ; ce serait même davantage sexy. D’après lui, du moins !
Feynman, plus âgé.
Nice guy en vue !
Feynman était au début ce qu’on appelle – en bon français – un nice guy. Or, il paraît, les gentils garçons galèrent terriblement pour séduire la fille de leurs rêves. Face à ce paradoxe – les femmes préféreraient les méchants ? – Feynman fut le premier à chercher une explication… Quand on a inventé la bombe atomique, on doit bien pouvoir séduire une femme (j’imagine ce qu’il devait penser) ! Enfin, une femme… Une femme, ou plusieurs : il était déjà marié ! C’était surtout des relations extraconjugales qu’il raffolait…
Plus récemment, on établira un parallèle avec L’Arnacœur, le film avec Romain Duris et Vanessa Paradis, se déroulant à Monaco : Vanessa y quitte un homme beau, riche, et honnête pour finir avec un moins riche qui l’a trahi ignoblement : le briseur de ménages fout le nice guy au tapis.
En 1939 déjà, Leo Durocher, surnommé Leo The Lip, entraîneur de le la prestigieuse Ligue Majeure de Baseball, clamait : “nice guys finish last” : les nice guys passent en dernier. En guise de traduction, nice guy – s’employant volontiers en français – se dirait “garçon sympa”, ou quelque chose qui y ressemble… bonne poire, quoi !
Le nice guy se voit de loin : “Tu m’offres un verre ?” Oui ! “On va faire du shopping ?” Oui ! “Je peux dormir avec toi cette nuit, je me sens seule ?” Oui ! “On peut décaler notre rendez-vous à mardi plutôt ?” Bien sûr (et tant pis s’il y a Ligue des Champions) ! Le nice guy se fait mener à la baguette : amour aveuglant ou non, il ne sait pas dire non, même s’il est intimement persuadé du contraire. Il cède à tous les caprices féminins : “Tu préfères chinois ou japonais ?” (et tant pis si on a horreur des sushis), “Quel film tu veux voir ?”, l’exemple extrême étant “Je peux t’embrasser ?”. Se demandant sans cesse ce qui est le mieux, l’homme manque de folie, d’impétuosité, d’audace, d’initiatives : il se comporte d’une manière qui le ferait fuir si sa dulcinée en faisait de même…
“Tant pis si tu ne peux pas aujourd’hui, ce sera pour la prochaine fois…”
La bonne poire masculine est typiquement (Feynman en aurait fait l’expérience) le type bien, sur lequel on peut compter, trop sans doute ! Cela lui vaut la gentillesse en retour des femmes, mais pas leur amour… Sans doute manque-il une certaine forme d’estime inhérente à la séduction : les femmes auraient l’impression d’avoir quelqu’un à leur botte, et ça, on n’en veut pas (quelque soit le sexe d’ailleurs…).
Le film culte Quand Harry rencontre Sally offre un exemple de parler sympathique aux femmes :
“- Un an pour un Homme, ça fait sept ans pour un chien.
- Qui est le chien ?
- C’est toi.”
Et voilà comment ça se termine… :
Comme dans L’Arnacœur :
Dans l’histoire, le tout est de ne pas être blessant…
Cela n’existait pas au temps de Feynman, mais les SMS ont quelque chose en commun avec le nice guy qu’il fût – un temps du moins. La technique du marinage consiste à faire mijoter, mariner, la fille ou le garçon qui nous intéresse.
Barney Stinson, l’archétype de l’homme a-romantique de la série américaine How I met your mother, explique pourquoi il faut attendre trois jours avant d’envoyer le premier SMS. Jésus a inventé cette règle : s’il était réapparu le lendemain de sa mort, personne n’aurait remarqué sa disparition.
The Three Days Rule est le 21ème épisode de la quatrième saison. Étrangement, la scène se déroule dans un bar… L’endroit idéal pour draguer ?
Pour le psychologues, le désir s’exhale avec la durée. Il s’exacerbe, se fait plus pressant : l’autre se fait désirer, d’où l’idée d’attendre au lieu de se jeter sur une personne. Côté textos, Florence Foresti en connaît un rayon :
Dans l’histoire, Feynman est tout, sauf tendre avec les femmes. Pour excuse, il paraît qu’il en a vu de toutes les couleurs avec elles ; c’eut été sa deuxième passion dans la vie… après la physique.
Il n’empêche que son livre s’est vendu à un demi-million d’exemplaires et a amené une suite intitulée Qu’est-ce que ça peut vous faire ce que les autres pensent ? (Titre original : What Do You Care What Other People Think?: Further Adventures of a Curious Character). Les deux ouvrages sont tirées de conversations avec son ami Ralph Leighton, producteur.
Richard Feynman, décrié par la profession… peut-être parce qu’il vendait plus ses livres que des livres de physique !
Le titre du premier vient de la réponse d’une femme à l’université de Princeton : après qu’elle demanda à Feynman s’il voulait du lait ou du citron dans son thé, Feyman a répondu les deux (ignorant que le citron ferait cailler le lait). Prix Nobel de physique, il n’en fut pas fier, au point d’y consacrer un livre ! Un livre dédié aux bar topless, comme il les évoque si bien, mais aussi au forçage de coffre-fort, ainsi qu’à l’élaboration de la bombe atomique (rien que ça…) Il faut dire, Feynman faillit se faire voler les plans de la bombe par les soviétiques.
Par coïncidence, Feynman emprunta un jour la voiture du physicien Klaus Fuchs pour rendre visite à sa femme. On découvrit plus tard que Fuchs espionnait pour l’URSS. Une autre fois, il découvrit qu’un capitaine travaillant dans son service avait un coffre-fort massif, plus sûr que tous ceux qu’avaient les scientifiques qui travaillaient sur la bombe, installé dans son bureau…
Côté vie privée, il n’eût que (!) trois femmes, mais un nombre incalculable de maîtresses et d’aventures par ci par là (ce sont ses collègues qui le disent, surtout). Certains argueront qu’il n’y a pas besoin d’être Prix Nobel pour considérer les serveuses comme des salopes ; il n’empêche que Richard Feynman n’a pas la langue dans sa poche. Comme on l’imagine, ses propos lui valurent une certaine aversion de la part de ses collègues. D’un côté, alors qu’il révolutionnait la physique au comptoir avec un bloc-notes, de même qu’Einstein était un habitué des salons de thé, essayons de le comprendre : il avait besoin de se distraire !
A propos de physique quantique, regarder (jusqu’au bout !) ce sketch d’Alexandre Astier et Muriel Bonnet : ils ont leur petite idée de la physique quantique… et des gens qui la pratiquent.
Source : transposé en partie de http://masksoferis.wordpress.com/2009/05/15/on-feynmans-observation-on-maths-physics-sex-and-masturbation/ (amusez-vous à traduire ça de l’anglais, et vous pourrez dire que c’est du n’importe quoi !)
Amour défini sur R+*
A ceux qui voudraient méditer scientifiquement sur l’amour, méditez… niveau filière scientifique :
Quel rapport y a-t-il entre vie de couple et vie de matheux ? La recherche du point G ! (allusion au barycentre, via la page Facebook dédiée aux blagues de S).
La raison pour laquelle la vie est complexe est qu’elle comporte une partie réelle et une partie imaginaire. (allusion aux nombres complexes, auteur inconnu). Mais aussi…
La vie est un mélange racémique, mélange équimolaire d’entités contraires se compensant mutuellement… L’amour et la haine, le bonheur et le malheur, la réussite, l’échec, la douleur, la joie de vivre ! Chacun de ces états d’âme sont l’image l’un de l’autre par un miroir… (allusion à la chiralité, de moi :p)
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