C’est la troisième édition que les Itinerrances des Poissons Rouges sont reconduites à Valence. Jusqu’à dimanche, quarante artistes régionaux investissent des lieux emblématiques de la ville pour les faire redécouvrir gratuitement aux Valentinois.
Vous avez peut-être remarqué les flyers accrochés à votre porte, vous annonçant de nouveaux voisins. Vous ne compreniez pas jusqu’à lire la signature : Les Itinerrances des Poissons Rouges. Pour leur troisième édition, les Itinerrances reviennent jusqu’à dimanche pour un festival de cultures contemporaines dans plusieurs lieux symboliques de la ville. Pourquoi des Poissons rouges ? « Les artistes sont dans leur bulle, comme des poissons » explique Sarah Étienne, coordinatrice générale de l’événement. Si le but de l’opération n’a pas changé – rendre l’art contemporain accessible au plus grand nombre et faire connaître les artistes régionaux – les moyens pour y parvenir ont, eux, évolué. Pas les moyens financiers car l’opération est conduite par des bénévoles et la municipalité donne 5 000 euros pour une manifestation « qui en coûterait 170 000 s’il fallait tout financer ». « Mais nous avons des lieux cette année que nous n’aurions même pas imaginés » se félicite Sarah Étienne. Et pour cause : l’ancienne école Jules Renard, la Maison du Gardien au parc Jouvet, Notre Dame de Soyons, la piscine Jean Bouin et Perle d’Encre accueillent quarante artistes dits “contemporains”, dont plus de la moitié vient de la région.
Le rez-de-chaussée de l’école Jules Renard est investi par une trentaine d’artistes dont l’installation murale de Damien Louche-Pelissier.
L’art des rues sur le devant de la scène
Avec une spécificité pour cette édition : la mise en avant du street art, pratique de plus en plus tendance. « C’est pour ça qu’on tient à dire que c’est un festival de cultures contemporaines et pas d’art contemporain, sinon on ferait bondir les conservateurs de musées ! » explique Laure Calé, coordinatrice artistique. Le festival des Itinerrances est donc plus une question d’état d’esprit que de technique artistique. Signe de cette diversité, Stéphanie Cailleau, qui expose à la Maison du Gardien. Elle travaille le textile et a répondu à l’appel à projets pour concrétiser une idée qui lui tenait à cœur. « C’est rare de trouver des événements organisés par des artistes. J’étais dans un moment de creux et la Maison du Gardien ressemble à une maison de poupées, très intimiste, alors ça collait bien » explique-t-elle. Son travail, “Les Inhabités”, cohabite avec les montages photographiques de Natalène Barnola et le travail d’encres sur papier du Toulousain Xavier De Kepper. « J’avais vu une photo de la maison et elle me plaisait beaucoup, je la trouvais mignonne ». Dans l’idée de marquer l’esprit du public, l’édition 2012 renouvelle également ses rendez-vous nocturnes avec des concerts, des performances et des spectacles, demain et après-demain.
Découverte de la sérigraphie pour petits et grands
Tous connaissent la peinture et certains de ses dérivés mais peu sauraient définir la sérigraphie. Découvrir cette technique d’imprimerie qui utilise des pochoirs ou des écrans de soie interposés entre l’encre et le support, utilisée entre autres par les Japonais pour imprimer les blasons sur les kimonos, était le but de l’initiation organisée hier après-midi à l’école Jules Renard. Animé par Adrien Fregosi, sérigraphe depuis plusieurs années, petits et grands pouvaient venir créer leurs pochoirs et bomber leurs dessins. Dauphins, pieuvres, crabes, cœur ou étoile de mer, Himalaya, Cassiopée ou Zoé, entres autres, pouvaient laisser libre court à leur imagination pour créer un fond. Après le séchage, dans la cour de l’ancienne école, les apprentis sérigraphes” tiraient” alors leurs dessins en utilisant une peinture à l’eau spécifique, pour passer à travers un écran. « J’étais illustratrice dans ma vie active et c’est toujours intéressant de découvrir d’autres techniques » explique une Valentinoise à la retraite. « On n’utilise pas de pochoirs normalement parce que ce serait répétitif mais là, c’est plus simple » complète Adrien Fregosi. L’atelier était également l’occasion pour les plus jeunes d’apprendre à manier une bombe et à créer des couleurs soi-même. Pour les artistes à l’âme plus cinématographique, un atelier du cinéma d’animation était aussi au programme hier, animé par Sophie Comberousse.
Programme
Aujourd’hui, demain et samedi, Perle d’Encre : 5 spectacles de danse par jour par Lise Casazza.
Demain, théâtre-concert à la piscine Jean Bouin
- 20 h 30 : Hamlet-Machine (cie La Muse Errante) ;
- 21 h 30 : Micheline & the Michels ;
- 22 h 30 : Trompe le Monde.
Samedi, piscine Jean Bouin
- 20 h 30 : Swedish quantique of the unbelievable ;
- 21 h 30 : Boris Crack aka DJ Seul ;
- 22 h 30 : Jadikan Lightning Project.
Dimanche 1er juillet, piscine Jean Bouin
- 19 h : finissage ;
- 21 h 30 : DJ Battle
- Expositions salle des Clercs, école Jules Renard, Maison du Gardien, Notre-dame-de-Soyons, piscine Jean Bouin.
- Entrée gratuite, tous les jours de 14 h à 19 h 30
- Programme complet sur www.lesitinerances.fr