Une marche qui n'est pas à la même hauteur que les autres. C'est le parfum des films de Tati, Playtime, Mon Oncle où l'on voit que les petites choses, les détails régentent le monde, le structurent, dévoilant la gaucherie universelle de l'être humain. Les hiatus, les lapsus, les habitus, les us. Il y a un dieu des petits riens, un mini bouddha hilare qui tend ses pièges, un lutin goguenard qui nous fait voir comme nous sommes à travers les étranges petites absurdités du monde. Ce que nous ne voyons pas, affairés que nous sommes de peaufiner une image lisse et sérieuse. Ce que quelques artistes montrent pourtant si facilement, souriant de nos malaisances,maladresses, reculades, trébuchements, hésitations : chutes, gamelles, inepties, non sens, erreurs, brouillons de nos chemins qui tâtonnent dans le noir. Nous avons survécu à tous ces incidents qui constituent l'écume de nos jours. Nos inattentions nous dessinent si bien. Si bien...