L'affaire Olivier Martinez / Fuzz, qui suit entre autres celle qui opposa un bref instant Olivier Dahan et Wikio, a ébranlé pas mal de monde. J'en fais partie, et j'ai fait savoir à quel point je suis choqué de voir Eric Dupin, simple agrégateur de flux RSS via son site Fuzz, se retrouver au banc des accusés pour atteinte à la vie privée d'un acteur.
Je redis donc que je ne considère pas Eric comme coupable. Le web 2.0 est un réseau de partage et de diffusion "tentaculaire" de l'information, avec ses procédés automatiques (techniquement parlant) et... les dérives qui peuvent en découler.
Je redis donc également que je souhaite voir Eric relevé de toute charge, et condamné à rien du tout.
Par ailleurs je m'indigne qu'Olivier Martinez ait choisi de prendre pour cibles des blogueurs indépendants, et ne se soit pas risqué à attaquer la presse people, qui pourtant ne s'était pas gênée de relayer certains pans de sa vie privée, de façon autrement plus active.
MAIS :
Chaque personne, célèbre ou non, a droit au respect de sa vie privée.
Chaque personne, célèbre ou non, a droit au contrôle de la diffusion de son image.
L'explosion des ventes de titres people démontre un voyeurisme obscène de la part d'un public en mal d'identification. L'on ne se contente plus d'écouter le dernier Britney Spears ou de regarder son clip, l'on a comme le besoin de savoir ce qu'elle fait dans sa vie privée, de la traiter de folle quand elle se rase la tête, de hurler "bien fait !" quand elle a un souci familial, etc. Comme si le public avait de plus en plus besoin de la vie de ses icônes pour avoir le sentiment d'exister.
Et là, j'estime qu'il y a dérive. Qu'ils soient stars de la musique ou du cinéma, ou encore politiciens, nos people se voient de plus en plus livrés en pâture, sur des faits souvent erronés, à un public de fauves affamés de scoops qui n'en sont pas, d'immixtions dans une vie privée qu'ils croient extraordinaire et qui bien souvent ne l'est pas plus que la leur.
C'est pourquoi je n'ai pas participé à la "campagne" des blogueurs sur le thème "J'aime pas Olivier Martinez". Parce que, si je trouve la forme de son action discutable, pour ne pas dire totalement inappropriée pour ce qui concerne les cibles visées, je crois que j'en comprends le fond. Un ras-le-bol profond de voir relayé sans fin, sur toutes formes de supports, un épisode de sa vie dont on devine qu'il a été douloureux, et l'est sans doute encore.
Ainsi sont les lecteurs de la presse et des blogs people. Ils gomment l'être humain et ne s'intéressent qu'aux icônes. Ils vengent leurs échecs personnels, dont ils sont les seuls responsables, en salissant la réussite des autres, qui n'y sont pourtant pour rien. C'est vil, c'est lâche, c'est écoeurant.
Rendez-vous le 26 mars pour savoir si, comme je l'espère, Eric sera libéré de toute accusation. Et avec également l'espoir que le verdict clarifiera la question, en faisant notamment la distinction entre ce qui est fait de façon active et volontaire (ex. le blog bidon qui avait relayé son post sur Fuzz), et la mise à disposition de moyens techniques, indispensables pour une meilleure propagation de l'information, et dont les responsables ne peuvent décemment être considérés comme fautifs en de pareilles circonstances.
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