Nouvel hommage de Dan Ar Braz à la Bretagne

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Source Ouest France 19/06/2012

Dan Ar Braz ou le début d’une nouvelle aventure musicale.

Photo : Bernard Galeron / L’Oz production


« Adolescent, sur mon Teppaz, j’écoutais Dylan et les Beatles. Mais par la fenêtre ouverte, à Quimper, j’entendais répéter le bagad du Moulin Vert. » On ne guérit pas de son enfance. Et Dan Ar Braz, comme presque tous ceux de son âge, est tombé dans cette schizophrénie bretonne. Celle qui a rendu impossible le choix entre rock et cornemuse. « Du coup, dans notre musique, on met les deux ! »

Début des années 1970. Daniel Le Braz, guitar hero des bals finistériens, est garçon de café à Bénodet. C’est là qu’un soir, sa route croise celle d’Alan Stivell : une révélation. On connaît la suite : Olympia, tournées mondiales, millions d’albums vendus. Avant une traversée du désert quand le groupe se sépare.

1993. Jacques Bernard, son producteur, a une idée géniale : utiliser le côté « fédérateur » de la personnalité de Dan pour mettre sur pied un concept musical à géométrie variable. C’est L’Héritage des Celtes. Avec le Bagad Kemper et des « pointures » internationales de la musique celtique. Un triomphe.

À Quimper, tout le monde connaît le personnage. Pourtant, beaucoup continuent de se demander qui est vraiment Dan Ar Braz. L’homme discret, que l’on salue dans la file d’attente de La Poste, le parrain de l’association Céline et Stéphane qui lutte contre la leucémie, l’amoureux des vieilles villas côtières aux volets blancs ? Ou l’artiste mondialement connu, qui dit vénérer sa tranquillité cornouaillaise, mais ne peut s’empêcher de rêver de nouvelles grandes célébrations musicales ?

C’est quand la Bretagne ?

Celebration, son nouveau disque, « est enregistré en Bretagne, insiste Dan. J’ai envisagé de relancer un nouvel Héritage des Celtes. Je me suis dit que l’aventure avait été belle, mais qu’il fallait aller de l’avant. »

Autour de lui, ses vieux complices : Patrick Péron (claviers), Ronan Le Bars (flûtes, cornemuses), le Bagad Kemper… Et deux jolies voix féminines : la Morlaisienne Clarisse Lavanant et la Lorientaise Morwenn Le Normand. Les parties chantées succèdent aux instrumentaux. Avec un seul traditionnel, « Amazing Grace, revu façon Jeff Beck… », précise-t-il. Et ses compositions, dans la meilleure veine pop-celtique.

Avec un clin d’oeil : « Plutôt que d’évoquer encore le Bro goz ma zadou (Le vieux pays de mes pères, l’hymne breton). Et de m’interroger : ‘C’est quand la Bretagne ?’, j’ai demandé à Loeiz Guillamot (un poète quimpérois) un titre pour célébrer au contraire, Bro yaouank hon bugale (Le jeune pays de nos enfants). Comme un rêve d’avenir.

Ronan GORGIARD.