Suite à la pétition Pour 180 écrivains la poésie est en danger
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Ce que le CNL répond aux poètes
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Bibliob 27/06/2012
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Le Centre national du livre n’a pas traîné pour répondre aux 180 poètes et écrivains qui s’inquiétaient hier, sur BibliObs, des effets pervers d’une réforme structurelle leur paraissant révélatrice de «toutes les régressions imposées par le Marché à la grande Culture» et pouvant, à terme, faire «mourir» pas mal de poètes dans «le plus total dénuement».
L’argumentaire du CNL, que dirige Jean-François Colosimo, figure en effet ce matin sur le site ActuaLitte.com. Et naturellement, il explique que «les craintes sont absolument infondées», en affirmant que «les crédits alloués à la poésie sont en augmentation, pas simplement pour l’édition, mais également pour les résidences d’auteurs, pour le Centre international de Poésie de Marseille, ou encore pour les manifestations. (…) Le budget poésie a été sanctuarisé, et il a été revu à la hausse ces dernières années.»
Il justifie par ailleurs la fameuse réforme des commissions mise en cause en invoquant l’autorité de la Cour des comptes, et en citant de nombreux chiffres issus d’une enquête BVA réalisée «auprès de 10.000 personnes, qui bénéficient des aides du CNL».
On en entend déjà certains soupirer que toute cette affaire est bien technique. Mais il est fort possible aussi qu’elle soit assez politique, dans le contexte post-électoral que l’on sait. On y comprend, en tout cas, que tout le monde ne parle pas exactement le même langage.
Après avoir pris connaissance de la réponse du CNL, Pierre Le Pillouër, l’un des poètes qui se trouve à l’initiative de la pétition, et qui par ailleurs anime le site Sitaudis.fr, dénonce de son côté une «réforme votée secrètement en mars». Pour lui, tout dialogue est rendu «impossible» par «la rhétorique même de M. Colosimo et de ses ”communiquants”, sa ”culture”, son obsession de la visibilité et du global, du chiffre comptable, du cliché, ses méthodes de travail reposant sur une enquête de satisfaction confiée à BVA.»
G.L.