L'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) lance deux campagnes nationales de mesure la qualité de l'air dans des lieux de vie quotidiennement fréquentés et pour lesquels les données sont aujourd'hui insuffisantes.
Menées à la demande des Pouvoirs publics et des Agences de l'environnement et de sécurité sanitaire, ces campagnes ont pour objectif de mieux connaître la qualité de l'environnement intérieur, dans le but d'évaluer les risques sanitaires et de proposer des solutions d'amélioration.
La campagne écoles maternelles et élémentaires, menée jusqu'en 2016, étudiera 600 salles de classe et dortoirs de 300 écoles maternelles et élémentaires. La campagne immeubles de bureaux permettra de dresser un état des lieux de 300 immeubles de plus de 50 personnes d'ici à 2015. Les écoles et les bureaux concernés seront tirés au sort sur l'ensemble du territoire métropolitain.
Améliorer le confort et l'accueil des enfants
Peu de données sont aujourd'hui disponibles en France sur la qualité de l'air intérieur dans les écoles. Or, par rapport à d'autres lieux de vie, les concentrations en polluants mesurées dans l'air des écoles peuvent être parfois plus élevées du fait de la densité d'occupation des locaux, de l'utilisation fréquente de produits d'entretien et de fournitures scolaires (feutres, effaceurs, craie ...) et du faible taux de renouvellement d'air souvent mis en évidence.
Les prélèvements porteront donc sur l'air respiré et les poussières déposées au sol, pouvant être ingérées par les enfants. De nombreuses substances chimiques et agents biologiques seront ainsi analysés : plusieurs dizaines de composés organiques volatils et semi-volatils (pesticides, phtalates, retardateurs de flamme...), les particules fines et ultrafines, des métaux et des allergènes.
"Les connaissances obtenues contribueront à proposer des pistes d'améliorations spécifiques aux environnements scolaires pour mieux protéger les enfants et améliorer leurs conditions d'accueil" précise le ministère de l'Ecologie dans un communiqué.
Cette étude permettra également de documenter le confort perçu par les enseignants et les enfants dans leurs classes grâce à des mesures de température, de bruit et d'éclairage et un recueil de la perception des occupants.
Un air intérieur spécifique dans les bureaux
Les sources de pollution sont multiples dans les bureaux : matériel informatique, produits d'entretien mais aussi matériaux de construction et de décoration, environnement extérieur du bâtiment... et certains équipements, à l'image des systèmes de ventilation très répandus dans ces lieux, jouent un rôle fondamental.
Outre la qualité de l'air, l'éclairage, l'acoustique, la température sont des composantes incontournables du confort et du bien-être au travail. Directement en lien avec la performance des travailleurs, elles sont pourtant aujourd'hui peu documentées.
"Ces problématiques, associées au temps passé au bureau par un grand nombre de Français, font de la nouvelle campagne bureaux de l'OQAI une étape majeure pour l'évaluation et la prévention des risques pour la santé. Elle permettra de dresser un état des lieux des immeubles de bureaux en France, au regard de la qualité de l'environnement intérieur, mais aussi du confort et de la santé des occupants" précise encore le ministère de l'Ecologie.
Compte tenu des enjeux de réduction des consommations énergétiques, et tout particulièrement dans le secteur du bâtiment, la performance énergétique des immeubles enquêtés sera également documentée.
Près de 30 % des élèves de primaire seraient exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux normes autorisées selon une récente étude de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Il est ainsi temps que les pouvoirs publics s'en préoccupent...
Mathilde Emery