C'est le 4ème et dernier volet des aventures de Ruby Oliver, en dernière année de lycée. Bon, les choses paraissaient au beau fixe, Ruby était amoureuse même si cela avait gâché son amitié avec Nora. C'était le prix à payer pour toucher au bonheur. L'arrivée des vacances va mettre à l'épreuve les sentiments de la jeune fille, Noel est parti à New York et donne de façon sporadique des nouvelles à sa douce. Résultat, Ruby commence à douter. La perte de sa grand-mère venant se greffer à l'ensemble, c'est la grosse crise de panique qui gagne Ruby : d'abord elle se fâche avec sa mère, son père file un mauvais coton et le retour de Noel n'arrange absolument rien, Ruby ne croit plus en l'amour pour de vrai et se laisse, presque, étourdir par Gideon... Bref, c'est la Bérézina !
La série fait essentiellement étalage de problèmes de coeur, il est vrai, mais elle n'est pas fondamentalement girly pour autant. En fait, le ton se veut léger mais sans édulcorer la profondeur des soucis de Ruby. La demoiselle continue de suivre sa thérapie avec le docteur Z, qui soulève des questions en sommeil, comme cette fâcheuse tendance qu'a l'adolescence de s'accrocher à ses petits copains, de ne vivre que pour et par eux, comme une planche de salut. Ruby fait souvent grand cas de l'Amour, mais a-t-elle la maturité pour en accepter la complexité, la souffrance et le bien-être ? (Tout ça à la fois, car l'amour n'est jamais de tout repos !) Alors on compatit sérieusement avec notre Ruby, ses années au lycée n'auront jamais été une partie de plaisir, ce qui met bien en lumière la tendre complexité de grandir, d'aimer, de savoir et de vouloir. Une chouette série, donc !
Le journal de Ruby Oliver : Pas très rond dans ma tête, par E. Lockhart
Casterman, 2012 - traduit de l'anglais par Antoine Pinchot