Barbarians: Le cœur des hommes

Publié le 27 juin 2012 par Misterrugby

La Der de William Servat aux pays des Nippons

Ils se l’étaient promis, ils l’ont fait. Les Barbarians français ont obtenu un succès de prestige (51-18), le second en cinq jours, face à une remarquable équipe du Japon. Bravo messieurs !

C’est la foule des grands jours qui s’était réunie au Prince Chichibu Memorial Stadium de Tokyo. Parce que les Barbarians français, tout auréolés de leur succès 40-21 en semaine, faisaient rien moins figure que d’attraction. Parce que les Japonais avaient une revanche à prendre, et que le spectacle offert cinq jours plus tôt sur le pré avait constitué une promotion bien meilleure que celle de n’importe quel spot de publicité…

C’est donc devant des travées garnies de 17000 spectateurs que la bande de William Servat, qui disputait à l’instar de Lionel Faure le tout dernier match de sa carrière, s’était promis d’aller au bout d’elle même. De ses ressources physiques, mais également mentales. Parce que la guerre tant annoncée eut bien lieu… Dès la première minute, une petite échauffourée opposait Antonie Claassen au gaillard local Kikutani pour une position de hors-jeu. Une petite friction preuve d’une certaine tension. Les deux échecs des arrières-buteurs Goroumaru et Teulet ne faisant que confirmer cette tendance. D’autant plus qu’après une belle percée et un coup de pied à suivre de Chavancy, Mazzonetto et Bonneval tergiversaient trop et, seuls dans l’en-but, se laissaient lober par le rebond (11e). Le premier essai, tout fait, était manqué. Incroyable…

Coups de pied à suivre

Le festival des occasions manquées continuait puisque quatre minutes plus tard, une pénalité bien placée de Bernard heurtait le poteau. Mais sur le rebond, les Japonais se mettaient de nouveau à la faute au sol. Cette fois, Bernard ne tremblait pas (3-0). Le réveil japonais sonnait mais les Baa-Baas ne lâchaient rien en défense dans le sillage des flankers Gunther et Diarra, déchaînés. Et sur un ballon de récupération, un exploit en contre-attaque d’Ollie Philips permettait à Hugo Bonneval de profiter d’une maladresse japonaise et de pointer cette fois dans l’en-but. La transformation deRomain Teulet faisait passer le score à 10-0 (27e), immédiatement réduit par Goroumaru. Mais sur une touche vite jouée par Teulet pour Mazzonetto, Pierre Bernard parvenait, d’un coup de pied par-dessus le premier rideau, à prendre à défaut la défense japonaise pour un essai inscrit par son compagnon de chambrée Thierry Lacrampe. Avec la transformation de Bernard, le score montait alors à 17-3 (33e). Et comme de bien entendu, après une telle première mi-temps à sens unique, ce sont les Japonais qui réduisaient le score ! De fort belle façon d’ailleurs, à la grâce d’une dernière pénalité jouée à la main après la sirène, conclue après 80 mètres de course par l’ailier Takenaka… Heureusement, Henry Chavancy empêchait le buteur japonais, à la course d’élan particulièrement lente, de botter sa transformation… A la pause, le score était donc de 17-8.

Main-mise du pack

Une pénalité pour hors-jeu, réussie par Goroumaru, ramenait le Japon à six points sitôt le retour des vestiaires. Mais les Baa-Baas réattaquaient tabours battants, et Jean-Marc Mazzonetto fut même très près de provoquer un essai de pénalité à la poursuite d’un énième ballon botté au fond du terrain. Heureusement Bernard, de deux coups de pied, redonnait de l’air aux siens. Avant d’aller pointer seul un essai au terme d’une interception de cinquante mètres, alors que les Baa-Baas défendaient à 14 à la suite de la blessure de Yannick Forestier (poignet). Mais les Japonais répliquaient immédiatement par le deuxième ligne Broadhurst au soutien de son centre Nicholas. Le score passait à 30-18 à l’heure de jeu, et le match devenait fou… mais les avants des Baa-Baas veillaient. Sur une touche volée par Claasen à cinq mètres de l’en-but nippon, Gunther aplatissait en force un essai transformé par Bernard (37-18, 66e). Et sur le renvoi, Henry Chavancy se voyait, à la course, refuser un essai pourtant parfaitement valable… Heureusement, souverain derrière sa mêlée, Antonie Claassen réparait immédiatement l’injustice ! A 44-18, le match était évidemment plié. Mais les Baa-Baas ne desserraient pas pour autant leur étreinte, et défender leur ligne avec acharnement, à l’image de ce tacle glissé d’Ollie Philips annihilant à lui seul un trois contre un imparable. Image ô combien symbolique de la tournée…

Source : Rugbyrama.fr