Le Dr David Fleischer, auteur principal et professeur de pédiatrie à National Jewish Health souligne la nécessité de prévoir, en collectivités ou en établissements de santé des repas sans danger pour les enfants allergiques. Son étude a suivi 512 enfants âgés de 3-15 mois sur 3 ans pour documenter l'ensemble des réactions d'allergies alimentaires. Sur ces 3 années,
· 1.171 réactions allergiques alimentaires ont été documentées.
· Au final, 28% des enfants n'ont pas eu de réactions allergiques, 19% ont eu une réaction et 53% ont eu plus d'une réaction allergique.
· 11% des réactions ont été classées comme graves avec des symptômes tels que le gonflement dans la gorge, une difficulté à respirer, une chute soudaine de pression artérielle, des vertiges ou des évanouissements. La quasi-totalité de ces réactions graves ont été causés par l'ingestion de l'allergène (plutôt que son inhalation ou un contact cutané).
· Seules 30% des réactions graves ont été traitées avec l'épinéphrine. La « sous-prise en charge » s'explique, disent les auteurs par l'incapacité des soignants à reconnaître la gravité de la réaction, par l'indisponibilité du médicament et les freins à son utilisation. « Il est très important pour les professionnels de l'enfance d'avoir un auto-injecteur d'épinéphrine à proximité», rappelle le Dr Dan Atkins, co-auteur et professeur de pédiatrie à la NJH.
· 89% des réactions ont été causés par une l'ingestion accidentelle, liée à une erreur de lecture. Environ la moitié des aliments allergéniques ont été fournis par des personnes autres que les parents.
· 11% des réactions ont suivi des expositions à des aliments allergènes bien connus. Les chercheurs étudient les raisons possibles de ces expositions intentionnels et suggèrent même que les parents pourraient vouloir faire des tests à la maison, pour voir si leurs enfants ont dépassé l'allergie alimentaire…
Vigilance constante, lecture attentive des étiquettes alimentaires, évitement de l'exposition, disponibilité et administration appropriée de l'épinéphrine, meilleure éducation des parents et des professionnels pourraient permettre d'éviter le nombre croissant d'hospitalisations pour réactions allergiques sévères, multiplié par 7 ces 10 dernières années, selon les dernières données de l'Académie Européenne d'Allergie et d'Immunologie Clinique.
Source: Pediatrics (à paraître) et via National Jewish HealthSevere reactions to food more common than thought in young children