Après l’hiver, après la neige, hommes et chevaux reprennent le chemin de l’écurie. Le temps des calèches est de retour à Montréal.
La rumeur mate, friable des sabots déferrés résonnera à nouveau dans les écuries. Les cochers entendront cette parade piaffante et retourneront eux aussi au bercail, aigris, mal chaussés, sans le sou, le teint blafard et le pas traînant, accordé à celui des bêtes. On revient toujours à Griffintown, là où la rédemption est encore possible. On y meurt parfois aussi. Les bottes aux pieds, de préférence.
Paul, propriétaire d’une écurie à Griffintown, assisté de Billy, son palefrenier, prépare la nouvelle saison. Mais très rapidement, Paul disparaît:
Recherché: homme avec une seule botte, un tatouage de track de chemin de fer sur le bras gauche et peut-être un trou de balle dans le front. Mort ou vif. Rançon offerte $$$.
Avec ce roman, Marie Hélène Poitras nous transporte dans un vrai western à saveur urbaine. On pénètre dans l’univers des cow-boys, des écuries. On y rencontre des personnages “pockés” , des seuls au monde, des solitaires, des marginaux. Certains ont perdu leur dignité, d’autres tentent de la conserver ou de la retrouver. Découvrez les derniers soubresauts d’une époque révolue.
Griffintown, Marie Hélène Poitras, éd. Alto, c2012, 209 p.