Erane et Andy sont morts noyés, l'enquête se poursuit

Publié le 26 juin 2012 par Bordeaux7

Erane et Andy, deux cousins âgés de 7 ans, sont morts noyés dans la piscine de la maison où ils avaient disparu samedi à Eysines, les enquêteurs cherchant à savoir pourquoi les corps n'ont été découverts que mardi, alors que la thèse accidentelle semble prendre le dessus.

Les autopsies "pratiquées ce jour par deux médecins légistes experts à l'Institut médico-judiciaire apportent la révélation que les causes de la mort des deux enfants sont consécutives à une noyade", a indiqué ce mardi soir le parquet. "Les corps sont par ailleurs indemnes de toute trace de violence", ajoute ce communiqué. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ne sont pas "ce soir dans l'hypothèse d'un homicide".

Peu après 9h du matin, la nouvelle de la découverte des deux enfants recherchés par des centaines de personnes depuis samedi à l'endroit même où leur absence avait été constatée avait ébranlé proches abasourdis et services d'enquête qui avaient déployé les moyens techniques les plus en pointe pour les retrouver. Le procureur de la République, Claude Laplaud, a précisé que les corps des garçonnets flottaient "à deux mètres l'un de l'autre" dans l'eau saumâtre de la piscine.

Sur les causes du drame, "on peut tout imaginer", avait-il dit, sans exclure "la thèse criminelle". Mais au fil de la journée et des auditions par la police judiciaire de proches et des personnes présentes dans la maison située à Eysines au moment du drame, cette hypothèse semblait s'éloigner.

Une source proche du dossier déclarait dans l'après-midi que les premiers examens réalisés avant autopsie n'étaient "pas incompatibles avec une noyade". Plus tard dans la soirée, on indiquait de même source que la piste de l'homicide n'était pas privilégiée. L'enquête devra donc aussi déterminer comment les enfants, qui étaient vêtus, n'ont pas été découverts plus tôt. Selon les experts, il n'est pas inhabituel que des victimes de noyade restent au fond de l'eau quelque temps avant de remonter et l'eau de la piscine étant "profonde, sombre et sale", ils n'ont peut-être pas été vus.

"Il faut savoir qui est venu, qui a vu quoi", a déclaré à la presse le chef de la Direction interrégionale de police judiciaire, François Bodin. Le procureur avait, lui, indiqué que "la piscine apparemment avait été inspectée" avant cette découverte, en évoquant des vérifications visuelles, mais sans parler de recherches plus poussées. Une source policière a pour sa part expliqué à l'AFP que l'on cherchait justement à savoir si elle avait été vraiment sondée ou seulement examinée. "Des personnes sont venues inspecter la piscine et la maison avec des chiens et des bâtons pour remuer (l'eau de) la piscine. Mais personne n'a visiblement pensé à la vider", a indiqué en début de soirée Moïse Mba, un proche de la famille, précisant que le bassin faisait 2,35 m de profondeur.

L'absence des enfants avait été remarquée samedi en fin d'après-midi, entre 17H00 et 18H00. De très importants moyens de recherche avaient été déployés depuis, notamment 200 policiers, un hélicoptère de la gendarmerie, des pompiers et des chiens pisteurs. La police n'exclut pas que les enfants aient pu sortir du jardin sans être remarqués, qu'ils soient ensuite revenus au moment où tout le monde les cherchait dans le voisinage, avant de finalement tomber dans la piscine, selon la source proche du dossier. Selon le grand-père d'Andy, Olivier Bidi, aucun des deux enfants ne savait nager. Vers 19H45, la mère d'Andy, Marie-Madeleine Bidi, a quitté, effondrée, le commissariat central, en implorant les médias de ne pas la filmer.Erane, originaire de Lorient (Morbihan), se trouvait de passage à Eysines. Andy habitait Bruges, dans l'agglomération bordelaise, avec sa mère.

(avec AFP - photo AFP / Jean-Pierre Muller)

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