Thought Forms ouvre le bal à coup de rock progressif tendant vers le rock alternatif avec inspiration à la Placebo/The Cure. Ce trio anglais lance des riffs saturés pour des morceaux longs et alambiqués. Intéressant, vite ennuyeux même si la première partie sera passée relativement rapidement.
Quelques dizaines de minutes avant 22h, Portishead brave les nuages qui encerclent le théâtre et entre en scène. On est vite happé. Le public retient son souffle pendant tous les morceaux et se laisse hypnotiser par la voix magique de Beth Gibbons et les vidéos accompagnant le groupe. Aucune fausse note. Tout est parfait. Le cadre, le choix des chansons faisant la part belle au dernier album en date de Portishead, Third (2008 quand même !), la mise en scène et la discrétion assumée du groupe. Sans un mot, ils enchaînent les titres. De Silence à Sour Times, en passant par Wandering Stars en toute intimité ou l’immense tube Glory Box. Tout passe à merveille et captive la foule, comme lobotomisée par ce qui se passe sous ses yeux.
L’intensité de la voix de Beth Gibbons est limite palpable. La chanteuse semble vivre ses chansons à en souffrir presque physiquement. Tel un funambule, elle est sur le fil et sans filet. Elle n’en a pas besoin. Les vidéos habillent parfaitement les morceaux oppressants et torturés comme s’ils formaient un tout indissociable.
C’est un véritable voyage qui se passe en 1h30. On décolle dès les premières notes et on reste perché un long moment après la fin du concert. Portishead : une expérience live à vivre au moins une fois dans une vie.
D’ailleurs ils seront aux Vieilles Charrues cette année… Conseil d’ami : si tu peux y aller, ne les rate pas !
Setlist
Silence
Hunter
Nylon Smile
Mysterons
The Rip
Sour Times
Magic Doors
Wandering Star
Machine Gun
Over
Glory Box
Chase the Tear
Cowboys
Threads
Rappel
Roads
We Carry On