Article rédigé par Maïté Renson.
Nicolas Leroy, qui est Nicolas Leroy? Mais tout simplement un des artistes exposé actuellement à la Centrale For Contemporary Art, dans le cadre de l’exposition Mindscapes(dont nous vous parlerons plus en détails très rapidement, c'est promis!).
Est-ce que tu peux me parler de ton parcours ?
J’ai commencé une prépa en Arts à Paris sur un an. Avant j’avais fait du droit. Puis j’ai fait 4 ans aux Beaux-Arts de Metz, avec un passage en Erasmus en Allemagne. Ensuite, je suis arrivé à Bruxelles, un peu par hasard et deux ans plus tard, j’ai intégré l’Académie des Beaux-Arts dans l’atelier de photographie de Chantal Maes et je viens de terminer cette année.
Comment se fait-il que tu exposes ici?
En fait, je devais participer à une exposition pour les 300 ans de l’Académie, mais comme j’étais toujours étudiant à l’Aca, je ne pouvais pas montrer mes travaux. Carine Fol, la nouvelle directrice du centre, qui avait vu mon travail m’a proposé de présenter au moins une pièce dans cette expo.
Pourrais-tu me parler de l’œuvre que tu présentes ici ?
C’est une œuvre vidéo qui s’intitule « onde » et qui représente un sol de glace en mouvement, qui commence à se briser pour ensuite disparaître. Il s’agit de la mer gelée en Finlande.C’est un peu comme un ventre, une respiration. Ce travail s’est fait sur un parcours en Finlande. En fait j’ai traversé toute la Finlande en train, de la Laponie jusqu’à Helsinki en passant par le cercle polaire. Pour moi ça a été un voyage extrêmement physique, parce qu’il fallait affronter le froid, trouver un endroit où dormir et souvent il n’y en avait pas, donc je dormais dans le train. Donc voilà, c’était très éprouvant et souvent quand on vit ce genre d’expérience, je pense qu’on finit par être un peu extrait des choses par la fatigue physique. Du coup, on se jette dans le paysage, on s’y projette, on éprouve le lieu. Et je trouve que la manière d’éprouver un lieu peu aussi créer une rupture avec soi-même, une rupture intérieure. Et cette respiration, la glace qui se brise, pour moi, symbolise cette rupture. Là où on se projette dans quelque chose, où on décolle.
Quels sont les thèmes qui sont les plus récurrents dans ton travail ? Et pourquoi ?
Je parle beaucoup de la relation de l’homme à son milieu. Je fais souvent des mises en scène qui ont un rapport avec mon histoire personnelle. À mon histoire personnelle avec la nature, puisqu’à la Réunion, j’ai grandi dans un milieu qui était quand même relativement plus naturel que le milieu urbain que je connais actuellement. Donc je pense que ce sont des résurgences de ça, de ce que je voyais dans mon enfance et que je recherche ici dans le paysage.
Pourquoi la photographie comme médium principal ?
Parce que c’est là où je me sens le mieux. L’année dernière j’ai fait beaucoup de vidéo, alors que je pensais ne plus en faire mais je reste très sensible à ce mouvement dans l’image fixe. Souvent ce sont des plans fixes, donc il y a un rappel à la photographie, avec des mouvements très légers. Je me suis mis réellement à la photographie à partir de l’école de Metz lors d’un voyage à Prague. J’avais acheté un petit appareil genre Lubitel et j’ai été émerveillé par l’image dans la petite lucarne. C’est comme ça que j’ai commencé la photo et c’est comme ça que je continue la photo, c’est par le dépoli. Je suis un peu moins sensible à l’image numérique, que je trouve moins « magique ».
Qu’est-ce que ça te fait d’exposer ici, parmi les plus grands ?
Je suis tout simplement honoré de participer à cette exposition, parmi des personnes dont j’admire le travail, comme Dirk Braeckman ou Gursky et tous les autres.
Retrouvez l'oeuvre de Nicolas Leroy en visitant l'exposition Mindscapes, du 26/06 au 30/9 à la Centrale For Contemporary Art, 44 place Sainte-Catherine à 1000 Bruxelles. Les prix sont de 2,5 € à 5 €