Genre : Drame (Interdit aux moins de 12 ans)
Année : 1975
Durée : 1H38
L’histoire : Espagne 1936, la guerre civile fait rage. Dans la petite ville de Villa Ramiro, la population est divisée. Le comte et ses trois fils affirment clairement leurs idéologies fascistes, pendant que le quatrième fils se bat pour la république. Quant à l’instituteur Antonio Garcia, sans prendre parti, il tente de développer une idéologie pacifiste à travers l’enseignement fait aux élèves.
La critique de Vince12 :
L’Arbre de Guernica, réalisé en 1975, est le troisième long métrage de Fernando Arrabal. Ce réalisateur atypique s’est déjà fait un nom au début des années 70 avec des œuvres chocs telles que Viva La Muerte et J’irai Comme un Cheval Fou.
Avec l’Arbre de Guernica Arrabal signe un drame poignant sur la guerre civile d’Espagne.
Attention SPOILERS !
Nous sommes en 1936, en Espagne la guerre civile éclate. Les républicains font face aux fascistes qui sont soutenus par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne Nazie.
Dans la petite ville de Villa Ramiro, les tensions éclatent. Antonio Garcia l’instituteur évite de choisir son camp et tente plutôt de transmettre à ses élèves des idées de paix.
Pendant ce temps le comte et ses trois fils se joignent ouvertement à l’armée fasciste pour faire tomber Villa Ramiro qui est devenue le cœur de la lutte rebelle.
La ville est menée moralement par « la Passionaria » locale Vandale. Goya le quatrième fils du comte a renié sa famille pour rejoindre les rebelles et lutter pour la république.
Le symbole de cette résistance est l’Arbre de Guernica, un symbole de liberté.
La guerre civile espagnole est décidemment un sujet qui passionne Fernando Arrabal. Il faut dire que le réalisateur a connu cette période au cours de son enfance.
Il avait déjà délivré un film puissant et très personnel sur le fascisme espagnol de Franco avec son très violent Viva La Muerte.
Mais cette fois Arrabal semble plus vouloir parler de la lutte précédent cette période. L’Arbre de Guernica se situe donc en plein cœur de la guerre civile espagnole.
Ce drame reproduit plutôt bien le contexte de l’époque et Arrabal a recours à des images d’archives et de documentaire concernant cette période.
Pour ce qui est du réalisme de l’œuvre, inutile de le chercher dans la forme, une fois de plus Arrabal signe un film au ton volontairement surréaliste.
Cependant, le surréalisme est plus léger que dans ces œuvres précédentes de même que la violence, qui bien qu’étant présente, est loin d’atteindre le niveau extrême de ces deux premiers films.
C’est pourquoi l’Arbre de Guernica se révèle beaucoup plus accessible que les précédentes œuvres du réalisateur. Ici Arrabal nous situe dans un drame intense et provocateur.
L’idée étant de donner une vision de la guerre civile à travers les différents personnages du film représentant chacun une facette du conflit.
Les personnages doivent donc beaucoup aux acteurs : Mariangela Melato, Ron Faber, Rocco Fontana et Cosimo Cinieri entre autres.
L’Arbre de Guernica attaque donc férocement le fascisme et plus précisément le Franquisme. Arrabal use à merveille du surréalisme et de la satire pour dénoncer les exactions du régime de Franco.
Cependant le film va également se centrer sur une histoire d’amour entre Vandale et Goya. C’est peut être la seule belle chose qui naît de cette guerre, puisque la vie des protagonistes se retrouve brisée. Même l’instituteur qui refusait la prise de position, se retrouvera lui aussi entraîné dans l’engrenage de la guerre civile qui le mènera à une mort violente.
Au final l’Arbre de Guernica est un pamphlet contre le fascisme et un hymne à la liberté. Ce film se révèle être sans aucun doute l’un des plus accessibles du réalisateur, pourtant certains seront peut être rebutés par la touche de surréalisme propre au cinéaste.
Un excellent film de Fernando Arrabal, un drame poignant et une œuvre qui permettra de découvrir le cinéaste sous un angle plus accessible.
Note : 16,5/20