Vous me direz : ce sont les problèmes de la droite. Certes, mais ces problèmes concernent la vie démocratique de notre pays. Quand un parti dit de gouvernement décrète un « ni-ni » entre le Front national et le parti socialiste sous prétexte que des candidats du Front de gauche appellent à voter pour lui sans accepter, d'ailleurs, le projet socialiste ni le programme du président François Hollande, on ne peut manquer d'être inquiet sur la dérive à l'ultra droite de l'UMP. Quand on sait que 50 % des électeurs de l'UMP sont prêts à passer des accords « locaux » en bonne et due forme avec les candidats de Marine Le Pen, on voit bien que le Rubicon est franchi et que les digues ont cédé.
Pendant cinq ans, Sarkozy a fait du Le Pen mais pas une voix ne s'est élevée dans les rangs de l'UMP pour regretter, déplorer, corriger cette énormité en contradiction totale avec l'engagement de Jacques Chirac et les 82 % des suffrages obtenus au second tour de 1982 avec le soutien de la gauche. A cette époque, nous n'avions pas joué les bégueules ni les « ni-ni ». Nous avions voté pour Chirac même s'il nous en coûtait. Les cinq années de Sarkozysme ont effacé ce pacte républicain.
« L'erreur est humaine, persévérer est diabolique. » Nathalie Kociusko-Morizet assure qu'elle sera candidate à la présidence de l'UMP, cet automne, si ses idées ne sont pas reprises par un des grands…Elle pense à Copé, Fillon, Juppé mais elle devrait savoir que l'UMP n'est pas tendre avec les femmes et encore moins avec celles qui ont des valeurs à défendre. Les livres de Roselyne Bachelot, de la directrice de cabinet de Patrick Devedjian…éclairent les pratiques d'hommes agissant dans la fièvre du pouvoir et le sentiment d'impunité absolue. Si Mme Kociusko-Morizet veut se faire entendre, elle sait bien qu'elle devra monter au front…et livrer bataille.