J’aime encore le football mais de moins en moins ses acteurs. Peut-être est-ce un problème de génération, j’imagine que les jeunes spectateurs d’aujourd’hui y voit un Eldorado, faisant des joueurs des vedettes – que dis-je, des stars ! – avec toute la panoplie qui va avec, les masses de fric, les belles bagnoles, les gonzesses, les photos dans la presse et les calendriers, les pubs etc. Désolé, mais là je n’accroche plus.
Quand je vois la gueule de raie antipathique et l’arrogance de Ben Arfa (que je n’ai jamais vu faire un seul bon match avec les Bleus, même si paraît-il, il joue bien dans son club), les sourires ironiques de Samir Nasri chambrant les journalistes parce qu’il a marqué un but (c’est un minimum, puisqu’il est payé pour ça !) je suis un peu écoeuré par leur suffisance prétentieuse. Surtout si je compare leur attitude avec celle de Hugo Lloris, notre gardien de but, humble et timide alors qu’il est le seul Français qui réussisse tous ses matchs. J’ai cité ces deux joueurs car ils me semblent emblématiques, presque caricaturaux de tout ce que je trouve exécrable dans notre équipe nationale, beaucoup d’autres ne sont pas exempts de reproches, mais ces deux-là méritent le pompon.
Comprenons-nous bien, que la France perde ses matches, ce n’est pas un drame, c’est d’ailleurs la loi du sport comme on dit. Mais il y a la manière et c’est là qu’on s’aperçoit que depuis l’épouvantable Coupe du Monde en Afrique du Sud, peu de choses ont changé. Le match contre la Suède fut une horreur, des Bleus désemparés et à la dérive, sans aucun collectif, sans jeu. La rencontre contre l’Espagne a enfoncé un autre clou, si l’équipe semblait légèrement plus unie, les joueurs n’ont jamais prouvé qu’ils avaient l’ambition de gagner ce match, à aucun moment on a senti qu’ils allaient jouer le tout pour le tout, quitte à se prendre un carton de buts. C’est pourtant cela que j’attendais d’eux. Qu’on soit plus faible que l’adversaire soit, mais au moins qu’on se décarcasse pour tenter l’impossible. C’est un minimum requis quand on postule pour jouer en équipe nationale.
A qui la faute ? Aux joueurs c’est certain puisqu’ils sont sur le terrain, mais l’encadrement est-il innocent pour autant ? Il me semble qu’il y a des coups de pieds au cul qui se perdent après les retours aux vestiaires, qu’à trop ménager les susceptibilités on en vienne à excuser l’inexcusable. A moins que l’intérêt financier quand on joue en équipe nationale ne soit pas assez attractif (100 000 euros de prime par tête de pipe, quand même !) pour ces joueurs habitués à encaisser des chèques monstrueux pour leurs prestations dans leurs clubs.
On en revient alors à ma première remarque de ce début de billet, désormais les joueurs voient les clubs de football comme des Eldorado et des gisements de dollars auxquels ils vouent toute leur énergie pour y pomper tout ce qui peut être pris, l’équipe nationale ne devenant qu’un agréable passe-temps, une sorte de club-house où parader et distiller des interviews sans intérêt à des journalistes pas assez pugnaces. La loi de l’omerta et la langue de bois, l’intérêt pour tous étant que le couvercle reste sur la marmite. Attention, on a déjà vu des cocottes-minute exploser.