Selon une étude de la Fondation de France, les Français sont de plus en plus seuls depuis deux ans, notamment la tranche 30-39 ans.
En cause, le travail qui ne semble plus être un gage d’insertion sociale.
«Je ne compte plus pour personne». Un sentiment éprouvé par 4,8 million de Français qui souffrent de la solitude, un chiffre en augmentation de 20% depuis 2010, révèle lundi une enquête de la Fondation de France.
Cet isolement touche aujourd’hui principalement les personnes âgées (la solitude des plus de 75 ans est passée de 16% en 2010 à 21% en 2012 ) mais également davantage les 30-39 ans (9% des trentenaires déclarent vivre seuls alors qu’ils n’étaient que 3% il y a deux ans).
«Beaucoup de ces jeunes ne vivent pas encore en couple et ils n’ont pas d’enfants, ce qui leur permettraient de tisser des liens sociaux. De plus, ils ont souvent une situation professionnelle fragile. Autant de facteurs qui expliquent leur isolement», précise Francis Charhon, directeur général de la Fondation de France.
Des relations professionnelles limitées…
Parallèlement, l’enquête révèle que le travail ne joue plus son rôle d’insertion dans la société. En cause: la précarité croissante de l’emploi (CDD, intérim) et la dégradation des conditions de travail (horaires décalés, par exemple) qui touchent toutes les tranches d’âge.
Résultat, 27% des Français interrogés, en activité, disent ne pas être en mesure de construire des relations autres que strictement professionnelles avec leurs collègues (contre 20% en 2010).
Les femmes aussi…
Les femmes font elles aussi partie des personnes concernées par la solitude. Celles qui ont des enfants sont cependant préservées tant qu’ils sont encore avec elles. Alors que les hommes créent des liens via l’activité professionnelle, les femmes, elles, font des rencontres plutôt par le biais de l’école ou des activités extra-scolaires auxquelles leurs enfants participent.
Souvent, l’arrivée en situation d’isolement, de solitude, se fait progressivement, suite à une rupture dite “biographique” : un divorce, le décès d’un proche, la perte d’emploi, la maladie…
A l’heure où l’on pense que les réseaux sociaux sont plus forts que jamais, la réalité de la “vraie vie” prouve que rien ne remplace le lien social réel, plutôt que virtuel.
Référence: Fondation de France