Facebook, outil de prévention santé sous-utilisé ?

Publié le 25 juin 2012 par Fabricevezin @FabriceVezin

Je mentionnais dans un précédent article, l’usage croissant des réseaux sociaux dans les actions de prévention mises en place sur le web.

Je trouvais intéressant d’investiguer un peu plus l’usage spécifique de Facebook dans le « paysage » de la e-santé.
Qu’elle peut être sa palette de service auprès des différents acteurs de santé ?
De prime abord, on pense à l’aspect viral autour de campagnes de sensibilisation ou de prévention dans le domaine de la santé.
Mais est-ce son seul atout ?

Essayons de se faire une opinion avec les quelques exemples collectés et présentés ci-dessous :

  • Un réseau social en support des campagnes de prévention

L’ensemble des acteurs de santé intègre la plateforme dans leur campagne et cela va des associations de patients aux laboratoires pharmaceutiques en passant par des organismes plus officielles.

A titre d’exemple, je rappellerai l’Institut National du Cancer (INCa) et sa campagne virale d’octobre 2011 « Mobilisons nous contre les cancers », destinée à inciter au dépistage du cancer du sein.

Biogaran proposant une page Facebook dédiée à une animation « AlertOsoleil » sous la forme d’un test interactif et ludique permet de tester ses connaissances et de découvrir les bons gestes pour se protéger du soleil et de la chaleur. L’application comptabilise 112 « j’aime » à ce jour. Alors que la page officielle du laboratoire affiche  9 169 « J’aime »à la même date.

https://apps.facebook.com/alertosoleil/?fb_source=search&ref=ts

Autre de exemple de tentative de viralité via Facebook, le programme de sensibilisation en faveur du bon usage des antibiotiques, lancé par l’Assurance Maladie il ya plus d’un an. Pour rappel, cette page Facebook « La Section Antibiotique », permettait de retrouver l’ensemble de la campagne et des mini-jeux sociaux.

Une association semble avoir trouvé la recette pour valoriser sa page officielle, il s’agit de l’association Vaincre la Mucoviscidose, qui relaie sur ici les information issu du site www.vaincrelamuco.org. A ce jour, la page comptabilise plus de 50 000 « j’aime ».

https://www.facebook.com/pages/Vaincre-la-Mucoviscidose/108976890348?ref=ts

  • Lieu de réflexion autour des enjeux économiques et environnementaux de la santé 

Les Entreprises du Médicament (Leem) ont lancé en mai dernier leur page Facebook « Le médicament et moi ».
Page constituant un relai de diffusion des contenus pédagogiques réalisés pour le grand public et présents son site www.leem.orghttp://www.facebook.com/lemedicamentetmoi

Approche plus ciblée avec ce Thinktank, le “Sunshine Act à la française“.
Page d’information sur les modalités d’application du volet de la Loi Bertrand relatif à la transparence des liens d’intérêts entre Professionnels de Santé et entreprises du secteur.
https://www.facebook.com/LoiBertrand

Naturellement, le réseau social est également utilisé à des fins plus « marketing » et notamment dans la cadre somme toute, assez classique de constitution de bases de contacts de prospects/clients.

A l’image des campagnes réalisées en novembre 2011 par Vidal pour accompagner la sortie de sa quatrième édition du « VIDAL RECO », via sa page Facebook.
Avec un « jeu » demandant juste de laisser ses coordonnées et d’« aimer » la page Facebook de Vidal.  A ce jour, la page Vidal compte plus de 4 100 « j’aime ».

https://www.facebook.com/VIDALfrance
Des acteurs mutualistes utilisent également ce vecteur pour développer leur base prospect, à l’image de la page Facebook de communauté d’infirmier « Parce que je connais par coeur les 14 besoins de Virginia Henderson ». Cette page éditée par BFM (la Banque Fédérale Mutualiste) propose des services dédiés aux professionnels et les étudiants du secteur infirmier pour leur quotidien. Un jeu débuté en avril 2011, « Brèves d’infirmières » permet aux fans de la page de publier leurs anecdotes amusantes et insolites sur leur quotidien du monde infirmier. Ces brèves sont soumises aux votes des fans. Plus de 23 000 « j’aime » pour la page à ce jour.

https://www.facebook.com/14besoins

A la lecture de ces premiers exemples, on reste sur de la « viralité » assez classique et on peine à voir le réel potentiel d’un réseau social appliqué à une thématique de santé publique. C’est en traversant l’atlantique que l’on commence à trouver des applications plus concrètes.

  • Facebook en Amerique du Nord ; de la viralité à la veille sanitaire

Outre-atlantique, on trouve également des campagnes de prévention telle celle menée par Santé Canada, autour de la prévention de la toxicomanie chez les jeunes de 13 à 15 ans via sa page « 0drogue pour moi ».

https://www.facebook.com/0droguepourmoi

Mais Facebook se positionne également comme un acteur engagé dans la prévention avec des réalisations au sein de sa propre application ou par des partenariats avec des organismes engagés autour de la prévention.

Parmi ces réalisations, citons un outil de prévention des suicides, réalisé en décembre dernier en collaboration avec l’organisation National Suicide Prevention Lifeline. Cette application permet de signaler les messages suggérant que leurs auteurs envisagent de mettre fin à leurs jours. Dès lors, l’application envoie à son auteur un courrier électronique lui conseillant d’appeler un numéro d’urgence ou de discuter en ligne avec un spécialiste.

Autre exemple que la plateforme sociale intègre les problématiques de santé dans sa stratégie, Facebook propose un nouveau mode de sensibilisation au don d’organe.
Cette nouvelle option permet aux personnes d’affirmer leur statut de donneur et de le partager avec leur réseau d’amis. Des liens sont également proposés vers des sites officiels de dons d’organes.
Pour s’inscrire pour le don d’organes il suffit d’utiliser l’onglet « inscription » et ensuite de partager la page.

Un réseau qui pourrait être mis à profit pour surveiller l’apparition de maladies.
Telle est la proposition d’une enquête publiée en début d’année aux Etats-Unis, concernant la détection de maladies d’origine alimentaire au moment où celles-ci surviennent, via Facebook et Twitter. Cette enquête, intitulée “The Potential Capability of Social Media as a Component of Food Safety and Food Terrorism Surveillance Systems” (“La potentialité des réseaux sociaux comme éléments de systèmes de veille de la sécurité alimentaire et du terrorisme alimentaire”) met en avant les avantages liés aux bases de données des réseaux sociaux que sont l’immédiateté, la représentativité et l’auto-identification.
On se souvient de la surveillance de la pandémie de grippe via Google…

Ces quelques exemples démontrent la place prise par Facebook  dans la diffusion des campagnes de sensibilisation et de prévention autour de thématiques de santé publique. Paradoxal, lorsque l’on sait qu’il existe également une journée mondiale sans Facebook, qui selon ses organisateurs, est créée pour lutter contre la cyberdépendance qui touchent de plus en plus de personnes…

Et vous, qu’en pensez-vous ?