rachel weisz est coincée entre la peste et le choléra - the devil and the deep blue sea, en v.o.
elle reste belle pourtant – la plus belle – dans ce film à la photographie magnifique.
l’histoire est d’une banalité rassurante. un mariage ennuyeux, la passion, une femme adultère (après anna karenine, j’ai l’impression de lire cette trame partout), la passion passée.
seulement la cinématographie et la photographie sont incroyablement belles. chaque plan semble étudié à la perfection, réfléchit, pesé et soupesé. les lumières, les couleurs, les effets de flou, de grain.
la voici à la fenêtre, qui regarde hors du cadre, dans une pièce autrement sombre et oppressante. elle cherche au dehors quelque chose de meilleur? elle attend un signe? qui sait. on voit son reflet. elle est double. elle doute. elle cherche. elle fume, comme un pompier, indécise et passionnée.
le film est lent, rythmé de périodes d’abattement, de neurasthénie puis relevé d’une dispute, d’un échange à coeur ouvert. on ne s’ennuie pas, alors. on est portés par ces personnages qu’on découvre au gré des scènes, presque surpris par leurs réactions à contre-courant. comme le mari trompé, on étudie l’âme humaine. on cherche à la comprendre, mais comme le sable, elle nous glisse entre les doigts.
et cette angleterre qui sort de la guerre, qui peine à se remettre de ses traumatisme, qui se cherche, en vrai. où va-t-elle aller? comment renaître de ses cendres?
en salle peut-être pour quelques jours encore, dans quelques salles seulement.