L'été dernier, les américains accueillaient une toute nouvelle comédie : Wilfred. Remake d'une série australienne, elle était attendue au tournant. D'une part parce qu'elle était créée par le
créature de la série originale mais également parce que le créateur est le personnage principal de la série. Double peine pour les fans de la série originale, mais double plaisir pour les
nouveaux téléspectateurs qui ont découvert une série originale. Au début on peut y aller à tâtons. Le ton est assez cru, sale et malsain mais qui ne peut pas adorer tout de suite Wilfred. Ce
personnage est singulier (franchement, un humain qui voit un chien qui lui parler vous ne trouvez pas ça fou ?). L'idée est tellement originale qu'elle était casse gueule mais cette première
saison composée de treize épisode (quand même) arrivera à séduire des téléspectateurs, dont moi. J'ai ri, j'ai grincé des dents, je me suis retrouvé à me dire "WTF" devant mon écran, mais Wilfred
reste l'une des meilleures comédies de l'an dernier. Elle a d'ailleurs récemment repris et le premier épisode de la seconde saison est bien plus que prometteur pour une saison encore plus
folle.
Mais Wilfred c'est aussi une histoire de casting. Elijah Wood, grande star des Seigneur des Anneaux, casse son image de hobbit pour incarner avec dérision l'image d'une homme qui a perdu le goût
à la vie. Il s'agit de Ryan, un avocat mal dans sa peau, et paumé dans la vie, qui tente de se reconstruire petit à petit. Wilfred sera en quelque sorte cette symbolique freudienne du
subconscient malsain qui veut faire faire au héros une tonne de choses méchantes. Il a besoin de laver son âme et d'enfin devenir un homme. Petit à petit la relation entre l'homme et le chien
évolue et va devenir une réelle histoire d'amitié particulièrement touchante et percutante. Les scénaristes de Wilfred sont très forts parce qu'ils ont su trouver le point sensible de cette
relation, décousue et déconstruite à la fin de la saison, petit à petit. Notamment quand Ryan prend conscience de sa folie finalement. Il a fait des choses mais était-ce bien réel ? Est-il encore
lucide ? Telle est la question. Wilfred pose pas mal de questions existentiels sur les êtres humains, et c'est plutôt bon dans son ensemble.
Wilfred c'est un pamphlet sur la vie et les relations humaines. Aussi bien de l'amitié, que de la bromance ou encore de l'amour. Ryan est amoureux d'une femme, mais son subconscient est
plein d'images sexuelles que lui renvoie Wilfred. Au fond, même s'il est sale et proche de l'humour scato par moment, Wilfred c'est un ami sympathique. Il a permet à Ryan de ne pas mourir. Il lui
doit la vie. La série est constamment dans l'impertinence et repousse les limites du politiquement correct (Wilfred qui se retrouve à sodomiser un ours en pelouse par exemple). Les images folles
fusent mais c'est encore plus excitant (dans le bon sens du terme, pas le sens pervers). Du coup, derrière l'enivrante sensation que procure cette série, se cache un écrin rempli de bijoux. J'ai
hâte de voir la suite et si vous n'avez pas encore gouté au plaisir de Wilfred (US), alors je vous conseille de rattraper au plus vite votre retard, sans quoi ce serait passer à côté d'une
comédie savoureuse et exigente.
Meilleur épisode : 1.03 "Conscience"
Pire épisode : 1.08 "Anger"
Nouvelle entrée dans le classement.