Le Frère musulman Mohamed Morsi a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle en Egypte.
A l’annonce des résultats, la victoire de Morsi a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire tandis que la déception était vive au sein du camp Chafiq, qui n’avait cessé de proclamer sa victoire sur la base de résultats provisoires au cours des derniers jours. Le responsable de communication de la campagne de Chafiq a refusé de commenter cette défaite.
Téhéran a félicité Mohamed Morsi et le mouvement palestinien du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et allié des Frères musulmans, a qualifié cette victoire de moment historique pour le Moyen-Orient . De son côté, Israël a affirmé souhaiter poursuivre sa coopération avec Le Caire. En référence implicite à la poursuite d’une coopération entre l’Egypte et Israël, les Etats-Unis ont appelé Le Caire à rester un pilier de la paix dans la région. L’Eglise copte orthodoxe d’Egypte a elle aussi félicité le président élu, selon la télévision publique.
Chef du Parti de la Justice et de la Liberté, vitrine politique des Frères, Morsi avait bénéficié lors de sa campagne du soutien de l’immense réseau militant des Frères, la plus importante et la mieux organisée des forces politiques du pays face au pouvoir incarné par l’armée. Fort d’une légitimité populaire, le futur président disposera toutefois d’une marge de manoeuvre très réduite face au Conseil militaire aux commandes du pays. L’armée a en effet récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l’Assemblée, contrôlée par les islamistes, suite à un jugement déclarant illégal le mode de scrutin. Elle a promis de remettre avant le 30 juin le pouvoir exécutif au nouveau chef de l’Etat issu de l’élection présidentielle.