« Nous nous sentons complètement abandonnés par la junte militaire », indique MAGDI. La désolation de la communauté chrétienne égyptienne était totale hier. La Commission électoral du pays arabe a rejeté les plaintes pour fraude déposées par les coptes dans différentes localités. « Les islamistes nous ont empêchés d’accéder aux lieux de vote dans différents collèges électoraux », ajoute MAGDI. Les Commission leur a opposé un manque de preuves.
A peine les résultats étaient-ils connus que les commentaires de soutien à la communauté copte se sont multipliés sur les réseaux sociaux. « C’est un véritable enfer qui commence pour les chrétiens coptes en Égypte. J’espère que Dieu les protégera », commente un habitué. Il n’était pas le seul car nombreux furent les messages qui appelaient à apporter à cette communauté le soutien de la prière en ce jour « si triste ».
« Le simple fait que les Frères Musulmans aient annoncé la victoire de leur candidat dès lundi (…) indique la volonté de ne pas respecter les lois », commentait pour Radio Vatican le Père jésuite Samir Khalil depuis Le Caire. Pour lui, le plus préoccupant est que « soit renforcé l’article 2 de la Constitution, qui affirme que la sharia est le fondement de la législation. La sharia se fonde sur les décisions personnelles des ulémas, et elle peut être gravement discriminatoire et violer la liberté religieuse. Sur ce point, les Frères Musulmans ont fait des déclarations contradictoires qui n’ont convaincu ni les chrétiens ni les libéraux ».
La répression n’a pas tardé à se produire. Peu après la chute du Rais en Égypte, concrètement le 8 mai, les premiers affrontements violents entre chrétiens et musulmans ont éclaté dans le quartier populaire cairote d’Imbaba, faisant une dizaine de morts. Quelques jours plus tard, 25 chrétiens coptes furent tués par les militaires qui tentaient de réprimer une manifestation dans la capitale. Ces faits ont été les plus marquants mais la répression dans les villages du pays, où la majorité des habitants sont islamistes, a été constante depuis la chute du dictateur.
SOURCE : LA
GACETA