Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié cette année un document d’information sur les bénéfices de l’économie verte pour notre société. Cependant, certains obstacles freinent la prise de décision allant dans le sens de la transition verte.
- L’économie verte
Le PNUE définit l’économie verte comme étant une « économie ayant pour but l’amélioration du bien-être de l’humanité et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière considérable les risques environnementaux et les pénuries de ressources ». Ce mode de commerce promeut donc une utilisation raisonnée des ressources, en permettant le développement économique durable et responsable.
L’économie verte représente une double opportunité d’amélioration environnementale et sociale. En revanche, le PNUE appose une limite à cette positivité en expliquant que les politiques commerciales peuvent être néfastes à la société et à son développement durable si leur gestion et leur fonctionnement vont à l’encontre du respect de l’environnement et des personnes.
- Les opportunités commerciales
Le commerce peut tirer profit du développement durable en créant des emplois stables, en offrant des produits et services répondant aux besoins des consommateurs, tout en respectant la capacité limitée de notre planète à nous approvisionner en ressources. Le document d’information nous présente trois domaines où l’économie verte dispose de grandes opportunités.
Tout d’abord, le secteur agricole représente un enjeu majeur de développement durable, puisque ce secteur est directement corrélé avec la préservation de l’environnement et la sécurité alimentaire. En effet, l’agriculture biologique est en plein essor : il représentait 15 milliards de dollars en 1999, contre 55 milliards de dollars en 2009. La production se fait principalement dans les pays en développement, la consommation provenant majoritairement des pays développés. C’est donc une forte opportunité d’exportation pour les pays du Sud, bien qu’il ne faille pas oublier la nécessite pour nos pays développés d’encourager l’évolution de la production bio.
Ensuite, le respect et la promotion de la biodiversité peuvent être très valorisants pour les entreprises qui s’y attèlent. Ainsi, les organisations employant des modes de production respectueux de l’environnement (aliments, bois et tissus), et utilisant durablement les écosystèmes (tourisme, cosmétique, extractions, médicaments) voient la demande de leurs produits et services augmenter considérablement.
Enfin, la demande des pays développés pour le bois certifié, via les programmes FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Scheme), est en pleine croissance. Aujourd’hui « 8% des superficies boisées dans le monde » sont certifiées par ces deux organismes.
- Les risques de la « transition verte »
Certaines préoccupations viennent ralentir les débats sur une transition vers l’économie verte.
Ainsi, il existe le risque que l’approbation au niveau international de politiques et mesures de transition « puisse servir de couverture à des mesures de protectionnisme injustifiées ou des restrictions du commerce international », dans le but de favoriser l’économie nationale (protectionnisme commercial) au dépend de l’économie verte. Autre peur de certains états : celle de voir apparaître de nouvelles conditions aux aides de financement public et de développement des pays du Sud.
Pour empêcher que ces risques ne prennent le dessus sur les opportunités commerciales que représentent l’économie verte, le document d’information explique qu’un processus de négociation multilatéral est nécessaire. Le Cycle de négociations de Doha de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) apparaît donc comme un outil fondamental afin d’aligner les objectifs de croissance commerciale et de développement durable. Par ailleurs, il est nécessaire de renforcer les institutions et réglementations nationales, tout en harmonisant les normes environnementales des différents états, afin de favoriser les opportunités de croissance verte des pays émergents.
- Avis Sequovia
A l’image de la conférence sur le développement durable Rio+20, qui s’est tenue en fin de semaine dernière, la lutte contre la pauvreté dans le monde et la préservation des ressources de la planète (dont nous dépendons tant) sont des enjeux primordiaux pour le développement durable de nos sociétés. En outre, les deux sont liés puisque les populations les plus démunies sont les premiers à être affectés par le changement climatique et la raréfaction des ressources.
En effet, l’économie des pays en développement dépend très fortement du climat, notamment en ce qui concerne la pêche et l’agriculture. Rappelons que l’agriculture est la principale source de revenus et de travail pour 70% de la population mondiale « pauvre vivant en zones rurales » (Banque Mondiale).
L’économie verte doit être vue comme une opportunité de repenser nos modes de production, d’achat, et de consommation, afin de maximiser le respect social, sociétal et environnemental de nos activités. Nous créons chaque année un peu plus de richesses, mais celles-ci sont-elles durables ? Et quelles seront les conséquences de ces activités dans les années à venir ?