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Pas de « tapis rouge » pour les Bleus : des boulets rouges

Publié le 25 juin 2012 par Kamizole

Pas de « tapis rouge » pour les Bleus : des boulets rouges

Je dois en partie mon titre à celui d’un article lu sur Europe 1 qui relate les jugements féroces de la presse unanime quant à la calamiteuse prestation des Bleus face à l’équipe d’Espagne Boulets rouges sur les bleus (24 juin 2012)… J’ai regardé quasi tout le match, sauf le dernier quart d’heure. J’en avais ras-la-casquette - je ne voulus pas aller « jusqu’au bout de l’ennui » selon la récente formule d’un commentateur sportif destinée à faire florès - et pour tout dire n’attendais rien de meilleur eu égard au coaching aberrant de Laurent Blanc. Je ne me trompai pas puisque j’appris avant d’aller me coucher que la note s’était encore alourdie d’un but supplémentaire, sur penalty. Ce qui au fond n’était que justice car dans les toutes premières minutes du match, une faute évidente dans la surface de réparation aurait en toute logique due être sifflée.

Contrairement à d’autres années, j’ai regardé peu de matches de cet Euro. Soit je dormais, soit je travaillais sur l’ordinateur et oubliais l’heure trop souvent. Ce fut le cas du match entre l’Equipe de France et la Suède. Quand je réalisai qu’il avait lieu, j’étais en plein travail pour mes articles. J’allumai la télé, il ne restait plus qu’une vingtaine de minutes dans la seconde période. Les Bleus étaient menés 0-1 et je ne restai pas très longtemps devant le poste tellement leur jeu était déplorable. Ils courraient après le ballon et le touchaient rarement. Je ne fus guère surprise d’apprendre un peu plus tard qu’ils avaient été torchés par un cinglant 2-0.

Pourtant, j’avais entendu Laurent Blanc et force commentateurs les mettre en garde. Certes, les Suédois étaient déjà éliminés mais raison de plus pour ne pas les prendre de haut. D’ailleurs, il ne faut jamais prendre de haut une équipe a priori de force inférieure. C’est exactement pour cela que les Coupes de France ou de la Ligue ne manquent jamais de surprises. Des « petits poucets » se hissant en demi-finale voire en finale. Les exemples ne manquent pas. D’autant que j’ai le parfait souvenir d’un temps où l’Equipe de Suède était autrement redoutable, avec des joueurs plutôt rugueux.

J’appris le lendemain que cela s’était bien fritté la gueule dans le vestiaire entre les joueurs. D’abord à mots couverts par une intervention d’Alain Boghossian (l’adjoint de Laurent Blanc) qui voulut minimiser les choses quand certains journalistes firent référence à la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud la situation n'est pas "comparable" à Knysna (Le Monde 21 juin 2012).

Encore heureux ! Lamentable souvenir de la calamiteuse Coupe du Monde 2010 de l’Equipe de France en Afrique du Sud. Sortis par la petite porte dès le premier tour. Pour faire court sur Knysna, les joueurs se mirent en grève le 20 juin 2010, à la veille de leur dernier match de poule (qui pouvait encore leur permettre d’accéder au quart de finale) pour protester contre l’exclusion de Nicolas Anelka - justifiée par ses propos à l’égard de Raymond Domenech « va te faire enculer, fils de pute » (sic !) qui n’eurent peut-être pas entraîné son renvoi si cela n’avait pas fuité dans les médias… il n’y avait pas encore Twitter mais les SMS et enregistrements vidéos ou audio y allaient bon train - et après qu’une vive altercation eût lieu sur le terrain d’entraînement entre Patrice Evra - le capitaine des Bleus ! - et Robert Duverne, le préparateur physique, ensuite de quoi, Jean-Louis Valentin, le directeur général de la FFF démissionna, totalement dégoûté.

Avouez qu’il y avait bien de quoi. Mais cela ne s’arrêta pas là, les Bleus rédigèrent dans leur car un communiqué - l’attaché de presse (!) de Jérémy Toulalan (très bon milieu de terrain récupérateur au demeurant) participa à sa rédaction - que Raymond Domenech fut obligé de lire devant la presse. Preuve s’il en était besoin qu’il n’avait guère plus d’autorité avec les Bleus qu’avant lui le tout aussi calamiteux Roger Lemerre. N’est pas Aimé Jacquet qui veut. D’après ce que j’ai pu lire le boycott de l’entraînement aurait été prémédité.

Or donc, à l’issue du match contre la Suède, l’ambiance ne fut pas au beau fixe dans le vestiaire comme nous l’apprend sans détours Samuel Auffray dans le Nouvel Obs Blanc vs Ben Arfa, Diarra vs Nasri, ça fait clash ! (21 juin 2012) : « Le vestiaire français a implosé suite à la défaite contre la Suède. Feu de paille ou conflits larvés, Laurent Blanc n'a pas le temps de gamberger à deux jours du match contre l'Espagne ». Engueulades entres les joueurs, mises en cause du choix de certains joueurs par Laurent Blanc qui pour sa part fut fort irrité de l’attitude d’Atem Ben Arfa qui plutôt que de participer à la discussion préféra s’absorber dans la lecture des messages reçus sur son portable, remontrances de l’encadrement contre certains joueurs - notamment Mexes privé de quart de finale à cause de son carton jaune, quand bien même cela aura-t-il été démenti.

Laurent Blanc leur reprochant de manquer « d’intelligence de jeu » ce qui de mon avis ne fait point de doute pour la plupart. Et sans doute, d’intelligence tout court pour certains. Et d’ajouter « Si on avait ça, ce serait mieux que des joueurs qui sont capables d’exploits individuels ». Il visait à l’évidence Samir Nasri auquel tous ses coéquipiers reprochaient sur le terrain - en levant les bras au ciel - de la jouer perso, multipliant les dribbles inefficaces au lieu de savoir passer intelligemment la balle à un partenaire mieux placé. Lors même qu’en préparation Patrice Evra avait eu cette phrase pleine de bon sens : « Nous devons prendre conscience qu’il faut jouer pour Karim (Benzema) ». Insupportable selon Samuel Auffray « pour le Marseillais qui aime à se rêver en sauveur quand Franck Ribéry est aujourd'hui le joueur français le plus en jambe ».

Rien à voir avec Knysna comme le fit remarquer Alain Boghossian - pas à la manière de Raymond Domenech qui selon ce que je lis entre autres articles aurait plaisanté au sujet de la comparaison de l’Euro avec Knysna (23 juin 2012) « Un nouveau psychodrame est-il possible" ? Non, car ils n'ont pas besoin de prendre le bus comme en Afrique du Sud puisqu'ils vont à l'entraînement à pied ! »… cela se veut de l’humour mais pas très fin - pour qui « Ce n'est pas du tout comparable (…) Il y a eu des échanges mais ce sont des échanges normaux dans un vestiaire. Ca aurait été pire s'il n'y avait rien eu. On est passé à côté de notre match, il y a eu des altercations entre joueurs mais c'est normal, le contraire ne l'aurait pas été (…) On est qualifié pour les quarts de finale contre l'Espagne, donc on peut rebondir (…) Ce qui s'est passé dans le vestiaire, j'espère que ce sera un plus pour le match de samedi. Il n'y a rien de cassé au contraire ». Nous avons eu la preuve que non face à l'Espagne.

J’avais entendu sur France Info au sujet de ce clash qu’il y ait des clans au sein de l’Equipe de France. Exactement comme en Afrique du Sud. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Il est évident que dans un groupe de 23 joueurs tous ne sont pas forcément amis, ils peuvent même avoir eu des différends sur le terrain en jouant dans des équipes adversaires voire au sein de la même équipe. Je sais très bien que même au sein de la grande équipe de 1998 tous n’étaient pas forcément copains comme cochons mais sur le terrain pendant les matches cela ne s’est jamais vu.

Entre la mentalité bisonours - « tout le monde il est gentil » à laquelle je suis bien trop réaliste pour donner quelque crédit que ce fût nonobstant les affirmations de Laurent Blanc ; Raymond Domenech tenait exactement le même discours - et savoir mettre l’ego et les inimitiés éventuelles entre parenthèses, il existe quelque chose que l’on nomme « l’esprit d’équipe » et je ne saurais que donner raison au sage Florent Malouda - un des plus expérimentés de l’effectif qui me surprit fort agréablement hier par la justesse de son jeu et sa pugnacité - quand il affirme : « Je vous parle de ce que dégage un mec, de ce qu’il apporte à l’équipe ». Tout le monde constate qu’il manque à cette équipe un ou deux leaders.

A lire ce qu’en écrit dans Le Monde Erwan Le Duc « La maison bleue » est loin d’être le havre de paix chanté par Maxime Leforestier. Elle est encore sérieusement menacée par des fissures (21 juin 2012) quand bien même Laurent Blanc admettait-il au lendemain de la défaite que « Nous avons été dominés physiquement, mentalement et techniquement par les Suédois » ajoutant que « les joueurs peuvent se dire des choses entre eux, c’est constructif »… Bof ! Bof !

Florent Malouda a encore raison d’affirmer - « incisif et pondéré dans ses propos » selon Erwan Le Duc - « qu’Au niveau de l'attitude, ce que j'ai vu contre la Suède a réveillé quelques vieux démons » - ceux de Knysna à l’évidence - et « qu’ il y a des choses à régler, mais il faut le faire intelligemment, en discutant et en ménageant les susceptibilités, plutôt que de balancer des missiles devant la presse » . Selon lui, « les quatre vérités, en forme de "rafales", ont été exprimées sans faux-semblant dans l'intimité, cette fois préservée, du vestiaire du Stade olympique de Kiev ». Pas certain que cette intimité ait été réellement préservée puisque des bribes sinon la totalité des propos nous sont revenus, distillés peu à peu par les médias. Il ajoutera - prémonitoirement ? - que l'important, pour juger une équipe, « c'est de voir comment elle se relève après une défaite »… elle ne s’est pas relevée après celle contre la Suède, bien au contraire. Qu’en sera-t-il demain ?

J’ai lu en dessous d’un mini sondage du Figaro Faut-il prolonger Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France ? (23 juin 2012) quelques commentaires du style : « Laurent Blanc n’est pas responsable, c'est surtout les joueurs qu'il faut virer » ou « On garde Laurent Blanc et on vire ces petits cons de joueurs enfants gâtés et mal élevés... Il y a du boulot ». C’est sans doute vrai de certains joueurs mais je me méfie énormément de ce genre d’approximation car je vois poindre d’autres reproches : voyous issus de l’immigration et vivant dans des banlieues à problème, qui ne chantent pas la Marseillaise, etc. souventes fois lus ou entendus. Comme si le fait d’être de venir de quartiers difficiles et d’être né à l’étranger ou d’avoir des parents immigrés faisait automatiquement d’eux des individus peu recommandables. Cela relève de l’accusation gratuite d’autant que c’est démenti par l’attitude irréprochable de certains joueurs.

Mais bordel de merde ! Qui choisit les joueurs évoluant en Equipe de France et les utilise ou non sur le terrain, sinon le sélec-tionneur ? Je saurais gré à Laurent Blanc d’avoir reconstruit l’Equipe de France après le désastre du Mondial et notamment de l’avoir rajeunie. Bien obligé puisque les joueurs de Knysna étaient « tricards »… Ce fut peut-être une chance pour certains jeunes non dépourvus de talent, bien au contraire, qui seraient sans doute restés longtemps à la porte. Les premiers matches furent à cet égard une revue d’effectifs permettant l’essai de plusieurs combinaisons et si tout ne fut pas parfait, loin s’en faut, certains matches et joueurs me parurent prometteurs.

Mais aujourd’hui force m’est de constater que Laurent Blanc n’est plus à la hauteur quand bien même aurait-il réussi - sur le fil - à qualifier l’Equipe de France. Précisément sur le fil ce qui annonçait sans doute déjà lune certaine inefficacité des joueurs sélectionnés ou des choix tactiques de Laurent Blanc qui fut patente lors de cet Euro.

Certes, j’ai écarquillé les yeux en lisant ce titre Lloris : «Pas grand-chose à se reprocher» (Le Figaro 24 juin 2012) mais pouvait-il se permettre de critiquer les choix du sélectionneur et tenir un tout autre discours que la doxa officielle ? Quant à savoir si Laurent Blanc doit être maintenu à la tête de la sélection nationale, il affirme que « Son bilan est bien sûr positif. Sa philosophie et son discours sont appréciés des joueurs » ce qui est peut-être son sentiment personnel mais se réfugie fort prudemment derrière le président de la fédération à qui il appartient de prolonger ou non le contrat de Laurent Blanc.

Preuve s’il en était besoin après le match contre la Suède qui avait suffisamment montré les limites de certains joueurs, il n’a pas changé grand-chose à son dispositif. Sinon la titularisation du défenseur Laurent Koscielny qui réalisa un sans faute. Discret et efficace. Les esprits chagrins reprochent à Franck Ribéry ou Franck Malouda, bien aidés sur le côté gauche par le défenseur latéral Gaël Clichy - qui n’hésita pas quelques fois à remonter très rapidement le ballon assez haut - de n’avoir pas pu passer efficacement les lignes espagnoles. La réponse tiendra en peu de mots : ils étaient pris en tenaille sur un périmètre trop étroit par une concentration de joueurs adverses.

La raison tiendra elle-même en peu de mots. Laurent Blanc a choisi d’aligner sur le flanc droit la paire de défenseurs Anthony Réveillère (32 ans et donc pas très en jambe) et en pointe sur ce côté Matthieu Debuchy… Un défenseur ! Dont les commentateurs ne cessèrent de répéter - même avant le début du match - qu’il n’était nullement à la place qu’il occupe à Lille et qu’il n’a pas l’habitude comme un attaquant de recevoir des ballons d’attaque mais plutôt de les récupérer plus bas et d’attaquer de très loin (ce que fit parfaitement Gaël Clichy du côté opposé. I

Debuchy aurait dû être titularisé à la place de Réveillère et je suis persuadée que la situation aurait été fort différente si à sa place Laurent Blanc avait choisi Mathieu Valbuena qui fit souvent merveille à ce poste par sa vitesse et la qualité de ses dribbles. Le pendant de Franck Ribéry avec la même soif de gagne… Trop simpliste ?

Mais encore faut-il non seulement prendre le ballon dans les pieds adverses - ce que réussit souvent de façon remarquable et proprement le jeune défenseur Laurent Kioscelny - mais aussi savoir le conserver. On ne peut même pas dire que les Français le perdirent quasi immédiatement à cause de la pression des Espagnols qui une fois le premier but mis dans la cage d’Hugo LLoris ne perdirent pas leurs forces à tenter de mettre un autre but. Ils se contentaient de bien faire circuler la balle (sans déchets le plus souvent) dans une sorte de « passe à dix ».

Le portier français fut à cet égard particulièrement calamiteux. Ou l’art de gâcher de possibles ballon de relance ! Plutôt que faire des passes courtes à la main ou au pied en direction du joueur le plus près de lui, ce qui eût permis de construire le jeu, il balançait de longs ballons n’importe où et n’importe comment, sans doute histoire de s’en débarrasser le plus vite possible. Y compris au-delà de la touche ! Ou sur la tête d’un Français certes en pointe mais trop isolé et surpris pour le transmettre à un partenaire. Redonner si facilement le ballon aux Espagnols ! Si je ne perdais pas mes cheveux je me les serais volontiers arrachés !

Je ne saurais dire d’où et de qui venait précisément cette incapa-cité à conserver la balle et construire le jeu. Au milieu de terrain, le jeune Yohan Cabaye - qui jouait très haut - tint bien sa place et fut même l’auteur d’un remarquable tir de loin - il paraît que ces boulets de canon sont sa marque de fabrique - qui serait rentré dans la lucarne s’il n’avait été détourné par le goal espagnol. Il est très facile de critiquer la prestation en demi-teinte de Karim Benzema mais il était piégé par ce dispositif ultra-défensif et trop souvent obligé de jouer trop bas, ne recevant que fort peu de ballons exploitables. C’est incontestablement un meneur de jeu et par bien des égards il m’a souventes fois fait penser à Zidane tant par son jeu et son positionnement sur le terran que par son attitude en général.

Les deux changements intervenus à l’heure de jeu ne furent guère heureux. Sortir Debuchy sans doute mais le remplacer par Menez qui n’apporte visiblement alors qu’il y avait Valbuena sur le banc de touche. Quant à remplacer Malouda (fort efficace sur son côté droit mais sans doute ses jambes de 32 ans justifiaient-elles une sortie prématurée après qu’il se fût donné à fond pendant la première période) par Nasri ! qui fit tout au plus de la très pâle « figuration » au milieu du terrain… Lors même que le très efficace Olivier Giroud (un des meilleurs buteurs du championnat et champion de France avec Montpellier) faisait quand à lui de la « figuration » sur le banc de touche ! Le monde à l’envers.

Pas de « tapis rouge » pour les Bleus : des boulets rouges

J’en terminerais avec précisément le « cas Nasri ». Je ne l’ai jamais trouvé particulièrement extraordinaire avec les Bleus notamment les premiers matches amicaux. Rarement en bonne place ou efficace. Il a sans doute réussi des performances mais sur des matches que je n’ai pas vus. En revanche, il m’a toujours donné l’impression d’être bouffi d’orgueil. Une véritable montgolfière.

S’il se contentait seulement d’être fort prétentieux ce serait encore un moindre mal mais il s’en prend - et de la façon la plus grossière possible - aux journalistes qui n’ont pas l’heur de lui dresser le panégyrique qu’il pense lui être dû et osent le critiquer. Pur crime de lèse-majesté.

L’Equipe de France Euro 2012 : les Bleus ne méritaient pas d'aller plus loin (24 juin 2012) et plus encore Samir Nasri ne semblent pas en odeur de sainteté à Sud-Ouest qui relate un premier épisode peu glorieux du trublion mal élevé Euro 2012 : Nasri et son "Ferme ta g.... !" au journal L'Equipe (12 juin 2012). Après avoir marqué le but égalisateur contre l’Angleterre et salué ses coéquipiers, il se tourna vers la tribune de presse et tout en mettant son doigt devant la bouche pour signifier à une personne de la fermer, il aurait prononcé distinctement selon les images vidéo « Ferme ta gueule ! » à l’égard d’un journaliste de l’Equipe dont il avait peu apprécié les critiques.

Il devait récidiver le 23 juin 2012 à l’issue du match perdu contre l’Espagne comme nous l’apprend Sud-Ouest Euro 2012 : Nasri insulte encore un journaliste (24 juin 2012) « Le milieu de terrain tricolore a clos son Euro comme il l'avait commencé, en alimentant la polémique sur le comportement des Bleus ». En effet, un journaliste de l’AFP tenta de l’interviewer en zone mixte et s’attira un refus accompagné d’une remarque désobligeante contre la presse cherchant toujours « à écrire de la merde ».

Le journaliste eu sans doute tort de lui rétorquer « alors casse-toi » (encore n’a-t-il pas ajouté « Pôv con » !) mais Samir Nasri en profita pour revenir sur ses pas et le traiter, entre autres de « fils de pute » - Anelka doit être son modèle en matière de civilités - en ajoutant « comme ça tu pourras écrire que je suis mal élevé ». Ce dont personne ne doutait.

Episode peu glorieux également relaté depuis Donetsk par Erwan Le Duc et Rémi Dupré Après la défaite, la déception de Blanc, le dérapage de Nasri (Le Monde 24 juin 2012) qui relatent par ailleurs une fort intéressante déclaration d’Hatem Ben Arfa faite - de manière prémonitoire ? - quelques instants avant le dérapage de son partenaire : « Il n'y avait pas de tensions dans le groupe, mais tout le monde avait un truc en lui qu'il voulait extérioriser... ». Phénomène classique de la psychologie sociale en général et celle des groupes en particulier ainsi que du phénomène de « dissonance cognitive » - autrement dit le hiatus entre leurs espoirs et l’image qu'ils auraient voulu donner d’eux dans cet Euro 2012 et leurs piètres résultats - rien de tel que trouver un bouc émissaire.

Je trouve néanmoins un peu légère la réaction de Laurent Blanc lorsqu’il fut interrogé à l’issue du match contre l’Angleterre sur la réaction de Samir Nasri à l’égard du journaliste de l’Equipe. Il préféra botter en touche ; « C’est entre lui et ses détracteurs. C’est quelque chose de personnel, je n’ai pas m’immiscer. Il était content d’avoir marqué un but. Ce geste d’humeur, c’est à lui qu’il faut demander à qui il était adressé ».

Je ne suis pas du tout d’accord. Sans doute a-t-il affaire à de jeunes adultes mais il me semble aussi qu’un des rôles - sinon devoir - du sélectionneur consiste également à recadrer le comportement et les relations des joueurs non seulement au sein de l’équipe et à l’égard du staff technique mais également avec les intervenants extérieurs et notamment la presse.

Leur faire prendre conscience que lorsqu’ils ont l’honneur de revêtir le maillot de l’Equipe de France, ils ne s’appartiennent plus totalement mais qu’ils sont les ambassadeurs non seulement du football français mais également de la France et qu’au surplus, ils doivent servir d’exemple à tous les enfants et jeunes qui tapent dans le ballon au sein d’équipes d’amateurs et dont certains rêvent de les imiter plus tard.


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