C’était une belle histoire printanière que n’aurait pas renié Claude Sautet. 4 gamins séparés par la vie, de nouveau réunis pour le meilleur et surtout pour le pire.
Le problème c’est que leurs parents, nés en 1998, avaient entre autres vices le goût de la victoire. Chacun était devenu une star avant l’heure à son échelle grâce à son talent. Il ne suffisait plus qu’à gagner l’Euro. En 2008, voire en 2012. Domenech n’en avait pas vraiment voulu, on commence à comprendre pourquoi. Etait-il un bon entraîneur pour autant ?
France-Espagne aura été un joli épilogue. Il y a ce que tout le monde a vu : le fiasco de Benzema redevenu mortel, mais le sien n’est que sportif.
Pour les autres, France-Espagne était devenu la rencontre test. Le bac philo pour Ben Arfa qui a devisé sur l’humour de Spinoza avec son agent, le même qui lui avait appris à lire il y a quelques mois. Pour une fois que le Progrès et la Provence n’avaient rien à écrire sur lui. Ménez, lui, a confirmé l’importance de sa matière grise et de sa maîtrise de l’Italien. Echauffement pianissimo, défense vaffanculo, insultes grosso merdo. Vous voyez qu’il est pas si con.
Le quatrième a montré qu’il ne fait pas bon s’appeler Samy Naceri ou presque : au service du collectif ou presque il a fêté le seul but de sa carrière en bleu en affichant pompeusement sa richesse de vocabulaire. Privé de titularisation samedi, il a relevé son col pour mieux pouvoir se contempler dans les reflets des panneaux publicitaires. Avant bien-sûr d’afficher pompeusement sa richesse de vocabulaire en zone mixte. Echecs et mate un peu cette pute, comme on aime le crier à l’envi quand on a grandi avec pour ambition de lever. Du fric et des meufs. Il ne manquait plus que les doutes. A la fin du match, Nasri et Ménez ont filé au vestiaire pendant que les autres saluaient les supporters français. Comme quoi, ils savent parfois jouer un peu l’un pour l’autre : grâce à eux, le premier de la classe Ribéry est aussi devenu le gendre idéal.