Bebe ‘ Y.

Il aura fallu cinq années à Bebe pour donner une suite à Pafuera Telarañas. C’est long, très long, voire trop long. Malgré cette distance temporelle, on ne l’a pas oubliée. Au contraire, la vague l’ayant entourée d’un succès immense, presque écrasant, s’est dissipée.
Bebe, en 2009, c’est toujours cette même voix qui vous pénètre, ce style particulier, et ce « duo » formé avec son producteur Carlos Jean, qui cette fois-ci réussit à parfaitement relever chacune des chansons, ce qui n’était pas toujours la cas sur le premier album.
Si tout n’est pas parfait, on n’est cependant pas loin d’atteindre une certaine perfection : musique, chant, paroles, accompagnements, rien n’est laissé au hasard, quasiment tout est juste, efficace, voire émouvant.
Les premiers morceaux l’illustrent de suite : « No+llorá », « Me fui », « Busco-me » sont de petites perles, tendres et touchantes à la fois. « Sinsentido » redonne un peu de baume au cœur, avant l’entraînant mais, à mon goût, bien moins intéressant « Escuece » (ses quelques notes ska y sont assurément pour quelque chose, comme « Pa mi casa » en fin d’album).
« Cuanto+me sujetas » est intime, tant par ses paroles que son accompagnement musical très léger. À l’inverse, « Que mimporta » est le titre le plus envolé.
« Se fue » pourrait sembler être une réponse à « Me fui », et effectivement tout nous rappelle le début d’Y.. D’ailleurs, ces titres-là sont de loin mes préférés. Les relations amoureuses sont encore et toujours la première source d’inspiration de l’Espagnole, pour preuve avec « Nostaré » et ses gouttes d’eau (dont la signification est évidente).
Sur « La bicha » ou « Pa una isla », il est évident que Bebe s’amuse. « Uh, uh, uh, uh, uh » clôt doucement l’album, avec sa petite basse pour seul accompagnement.
Les musiciens, autres que Carlos Jean, sont des artistes forcément révélateurs du talent que cache Y.. Diego Pozo, Rafael García des Delinqüentes, ainsi que Victor Iniesta et Miguel Campillo de Elbicho, deux groupes nuevo flamenco très en vogue depuis le début des années 2000, participent à la fête.
Hormis un ou deux titres ska tout à fait dispensables, ce n’en est pas moins un deuxième album tout simplement sublime.

(in heepro.wordpress.com, le 25/06/2012)

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