L’édition 2012 du suffrage suprême de la Fédération de Russie a connu un fort retentissement dans les médias du monde entier, du fait du renouveau entamé par le pays et, aussi, de manifestations inédites en Russie dénonçant l’honnêteté du parti au pouvoir, celui du candidat Poutine. Le fait que ce dernier ait déjà effectué deux mandats présidentiels dans le passé ajoutant à la lassitude des opposants russes et de leurs soutiens à l’extérieur.
Le mouvement de contestation à l’œuvre était né à l’issue des élections législatives à la Douma de décembre 2011. Porté par des ONG, les leaders des partis d’opposition et des figures de la société civile, il contestait les conditions d’organisations du scrutin jugées opaques et malhonnêtes, à l’avantage du parti Russie Unie. Le relatif affaiblissement de la majorité (49% contre 64% en 2007) était le signal déclencheur pour ses opposants.
Durant les trois mois séparant les deux votes, l’on a vu se greffer à la légitime aspiration de certains citoyens russes à une autre société, à une autre classe politique, les voix d’ONG et d’officiels américains leur apportant leur soutien et dénonçant la répression menée à leur encontre. Les médias américains et européens se sont dans le même temps intéressés à ce mouvement et cette répression avec beaucoup d’intérêt.
La « Marche des millions » du 5 mai 2012 à Moscou, qui devait marquer la poursuite de la critique du pouvoir après les élections n’a réuni que 20000 personnes selon les organisateurs et 8000 pour la police. En février, 120000 personnes défilaient dans la capitale russe d’après l’opposition (14000 pour la police). Cet échec, symbolique de l’essoufflement du mouvement, a révélé ses failles et ses lacunes, que la surexposition médiatique avait mises au second plan.
La présente étude a pour objectif de mettre en lumière des éléments ayant jusqu’ici été minorés ou seulement effleurés.
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