la bouche devient sauvage
elle insulte la tête
qui l’enferme
étroite étroite et cependant
ouverte
l’espace renverse en elle
sa buée
il ramollit mes dents
il noue mon chemin à la pierre debout
celle qui donnera mon nom au vent
mais la mort au moins
est sans lendemain
quelque chose cherche
mes lèvres
un poème
un état
littéral
puis
la pauvre peau
un choc
au détour d’une route
de papier blanc
le monde n’est pas
la référence
mais le sol d’où monte la poussée
ô si vrai
ce qui jamais ne sera vrai
l’écriture n’exprime pas
elle rompt
et voici le trou du devenir
une chute dans la fumée
[...]
Bernard Noël, L’été langue morte, fata morgana, 1982, sans pagination.
Bernard Noël dans Poezibao :
bio-bibliographie, Lecture aux Parvis poétiques (nov. 05), extrait 1, extrait 2, extrait 3 , extrait 4, note de lecture de Sonnets de la mort, in notes sur la poésie, En présence (de et avec), questions de mots, entretiens Bernard Noël et Claude Margat (par A. Malaprade), ex. 5, Prix Ganzo, Les Plumes d’Eros (par M. Gosztola), ext. 6, dossiers Europe et CCP (C. Anton), notes création, L’outrage aux mots (JP Dubost), notes création, ext. 7, ext. 8, entretien avec Matthieu Gosztola