Bruce Wayne mourra demain !
Gotham City. Après avoir remis les pires pensionnaires de l’asile d’Arkham sous les verrous, suite à une tentative d’évasion, Batman se rend sur une scène de crime particulièrement sanglante. Arrivé sur place, il découvre un indice qui lui permet d’identifier la prochaine victime de la mystérieuse organisation qui se cache derrière ces meurtres en série. Le message est sans équivoque : « Bruce Wayne mourra demain ! ».
Seulement quelques mois après avoir récupéré l’intégralité des droits de DC Comics, Urban Comics s’attaque donc au fameux relaunch de la célèbre maison d’édition. Baptisée The New 52, cette remise à zéro relance les cinquante-deux séries de l’univers DC, proposant ainsi une nouvelle porte d’entrée à tous les néophytes. Batman étant l’un des titres phares de la maison DC, il n’est donc pas étonnant de retrouver deux auteurs de renom aux manettes de cet arc inaugural : Greg « Spawn » Capullo, qu’il ne faut même plus présenter, et Scott Snyder, un jeune auteur qui monte en puissance. Déjà imprégné de l’univers du Chevalier Noir (“Gates of Gotham” et l’excellent diptyque Sombre reflet), le scénariste d’American Vampire confirme tout son talent lors de ce premier volet qui reprend les sept premiers épisodes de la saga.
Si ce nouveau départ n’affecte pas tellement le monde Batman et que l’introduction se déroule en compagnie des plus célèbres ennemis du Dark Knight, Scott Snyder fait cependant preuve de beaucoup d’originalité en introduisant une menace inédite, liée aux origines de Gotham City. En remontant la piste de la société secrète de la Cour des Hiboux, Bruce Wayne découvre progressivement une sombre vérité sur cette ville qu’il croyait pourtant connaître comme sa poche. L’angoisse de ce héros transformé en proie et perdant pied au fil de ses découvertes, est encore renforcée par la métaphore animale de ce prédateur naturel de la chauve-souris, qui n’hésite pas à squatter le nid d’autres espèces. Traqué dans son propre habitat par un mystérieux tueur aux allures de hibou, Batman se retrouve dans une position extrêmement vulnérable. En explorant le passé de la famille Wayne et de Gotham City, l’auteur soigne le traitement psychologique de son personnage et brosse le portrait d’un homme ébranlé tant physiquement que mentalement, sombrant petit-à-petit vers la folie.
Si cette intrigue parfaitement rythmée captive de bout en bout, le graphisme de Greg Capullo n’est pas en reste. Malgré une ressemblance au niveau des visages et un Bruce Wayne un peu jeunot, il livre un travail irréprochable. Distillant des scènes d’action chorégraphiées à la perfection et proposant des décors fourmillants de détails, il fait également preuve d’une mise en scène audacieuse et déstabilisante en fin de cinquième épisode, qui accompagne brillamment la psychose de ce héros rattrapé par les origines de cette ville qu’il incarne depuis tant d’années.
Ponctuée d’un cliffhanger insoutenable, la première partie de cet arc de La Cour des Hiboux est un must-have pour les fans du Chevalier Noir et une merveilleuse opportunité pour ceux qui veulent goûter aux aventures du célèbre milliardaire de Gotham City sans risquer un « bat-achat ».
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