A ce propos, une anecdote a été révélée par des écrivains français qui, vrai ou non, reflète l'époque et démontre en quelle estime était tenu le fameux tribunal. On déroba à un noble français, venu visiter notre côté, une petite bourse verte contenant une belle somme d'argent. Il dénonça les faits, mais on ne put rien découvrir sur le moment. Si bien que, indigné, il décida de partir mais non sans d'abord se lamenter publiquement du peu de sagesse du gouvernement vénitien. Pendant qu'il était en marche vers Mestre, sa gondole fut arrêtée par une autre dans laquelle était assis un grave personnage, qui lui demanda si c'était bien lui-même qui, quelques jours avant, avait été volé d'une certaine somme d'argent contenue dans un sac vert. La réponse étant affirmative, il poussa du pied un drap et on vit apparaître un cadavre qui tenait en main la bourse, que reconnut tout de suite notre étranger. Le grave personnage se retournant vers lui, dit alors : "Justice est faite. Reprenez votre or et partez, en vous gardant bien de remettre les pieds sur nos terres". Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.
A ce propos, une anecdote a été révélée par des écrivains français qui, vrai ou non, reflète l'époque et démontre en quelle estime était tenu le fameux tribunal. On déroba à un noble français, venu visiter notre côté, une petite bourse verte contenant une belle somme d'argent. Il dénonça les faits, mais on ne put rien découvrir sur le moment. Si bien que, indigné, il décida de partir mais non sans d'abord se lamenter publiquement du peu de sagesse du gouvernement vénitien. Pendant qu'il était en marche vers Mestre, sa gondole fut arrêtée par une autre dans laquelle était assis un grave personnage, qui lui demanda si c'était bien lui-même qui, quelques jours avant, avait été volé d'une certaine somme d'argent contenue dans un sac vert. La réponse étant affirmative, il poussa du pied un drap et on vit apparaître un cadavre qui tenait en main la bourse, que reconnut tout de suite notre étranger. Le grave personnage se retournant vers lui, dit alors : "Justice est faite. Reprenez votre or et partez, en vous gardant bien de remettre les pieds sur nos terres". Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.