Source : Fanny Roux de www.youphil.com "Nous appelons à l’adoption d’une approche intégrée pour le développement durable qui conduira l’humanité à vivre en harmonie avec la nature"
Perçu, avec raison, par beaucoup comme une déclaration à minima, le projet de texte final du Sommet de la Terre présente tout de même quelques avancées.
Le texte peut sembler timide et consiste, pour une bonne part, à faire le constat de la situation actuelle et à réitérer les engagements des textes onusiens précédents. Cependant, quelques nouveautés apparaissent dans ce texte de cinquante pages. Nous l'avons lu intégralement. Décryptage.
1. De nouveaux objectifs pour le développement durable Si le texte appelle à longueur de pages à poursuivre les Objectifs du millénaire pour le développement qui prendront fin en 2015, il finit par prôner l’établissement de nouveaux objectifs, dédiés cette fois-ci au développement durable. Ces "Objectifs pour le développement durable" seront basés sur les principes de Rio 92 décrits dans l’Agenda 21 et sur le Plan d’application de Johannesbourg (2002). Le texte préconise la création d’un groupe de travail avec une trentaine de représentants d’Etat, avant l’ouverture de la prochaine session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU en septembre 2012 (art. 248).
2. Pas d’OME, mais un PNUE plus fort L’idée n’a même pas été évoquée implicitement. La création d’une Organisation mondiale de l’environnement, dont la France s’était faite le porte-drapeau, n’est pas encore dans les cartons des Nations Unies. Le texte de Rio prévoit néanmoins un renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement, le PNUE (art.88). Il demande à l’ONU d’adopter une résolution lors de sa prochaine AG, pour renforcer, financièrement notamnent, cette "autorité dirigeante internationale qui met en œuvre la feuille de route mondiale sur l’environnement".
3. Une nouvelle commission pour le développement durable Un "forum politique gouvernemental de haut-niveau pour suivre l’application du développement durable" devrait être créé pour suivre de près la mise en place des politiques de développement durable (art. 84-85). Le processus de négociation pour la création de cette commission ne devrait pas être amorcé avant la 68ème session de l’AG de l’ONU, en 2013. Parmi la douzaine de prérogatives qui lui sont accordées dans le texte, elle devra tenir une feuille de route basée sur l’action, avoir un rôle de recommandation, rendre compte des avancées et inciter les agences, fonds et programmes de l’ONU à participer activement.
4. Océans: des efforts, mais pas tout de suite Outre le renouvellement des objectifs des conférences internationales précédentes, Rio+20 soutient la création par l’ONU d’un organe qui étudierait l’état de l’environnement marin. Mais celle-ci n’est pas prévue avant le 69ème session de l’Assemblée générale, en 2014. (art.161-162). Enfin, le texte prône une action pour réduire les déchets marins "de façon significative" d’ici 2025. Mais aucun objectif chiffré n’est avancé (art.163).
5. De nouveaux indicateurs de développement C’est la marotte de nombreuses ONG, scientifiques et autres acteurs de la société civile, depuis des décennies: le Produit Intérieur Brut ne dit pas tout de la richesse et du développement d’un pays. Pour eux, il faut d’autres indicateurs qui font apparaître davantage le niveau de vie, la protection sociale ou encore les inégalités. Dans son projet de texte final, Rio+20 reconnaît le besoin de nouveaux indicateurs de développement (art.38) et demande à la Commission statistique de l’ONU de lancer un groupe de travail sur les initiatives existantes dans ce domaine.