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Michaux pour la saison

Publié le 24 juin 2012 par Pjjp44
Michaux pour la saison
"un homme qui ne sait ni voyager ni tenir un journal a composé ce journal de voyage. Mais, au moment de signer, tout a coup pris de peur, il se jette la première pierre. Voilà"
Michaux pour la saison
"Voilà deux ans qu'il a commencé, ce voyage. On m'avait dit: "Je t'emmènerai" Deux ans, une sorte de constipation et maintenant, c'est pour mardi matin. Je suis soumis toute la journée à une sorte de projection à distance. On cherche mon regard. Quel effort il me faut pour revenir à moi, et combien "impur" ce retour, comme on cède à une image de sexe dans la prière."
Michaux pour la saison
CLOWN
"Un jour. Un jour, bientôt peut-être; Un jour ,j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers; avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements "de fil en aiguille". Vidé de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier. A coup de ridicules, de déchéances (qu'est ce que la déchéance?) par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mas semblables, si dignes, si dignes, mes semblables; Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfais comme après une in tense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m'avait fait déserter. Anéanti quand à la hauteur, quand à l'estime. Perdu en un endroit lointtain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l'esclaffement, le sens que contre toute lumière je m'étais fait de mon importance . Je plongerai. Sans bourse dans l'infini-esprit, sous-jacent ouvert à tous, ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosé à force d'être nul et ras... et risible..."
-Henri Michaux-
Michaux pour la saison illustrations sur Toile
C'est comme ça, aujourd'hui ce sont les gosses qui ont le blues.


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