Accroître sa collection muséale peut parfois réserver des surprises aux visiteurs. Non loin des anciennes terres roumaines du comte Dracula, le musée historique de Sofia en Bulgarie expose depuis mi-juin un squelette de vampire présumé… Découvert au début du mois dans la nécropole d’une église de Sozopol, ces ossements datant de 700 ans intrigue Bojidar Dimitrov, directeur du musée : cet homme d’1,80 m était fixé au sol, les dents défoncées par un morceau de fer, le thorax transpercé par un soc de charrue.
Alors que les séquelles observées sur ce squelette semblent sortir des pages d’un roman, elles sont pourtant courantes en Bulgarie où les vampires font partie intégrante des croyances et du folklore. Les archéologues et les chercheurs, dont le professeur Ratchko Popov, « vampirologue », reconnaît l’intérêt de ces pratiques pour l’ethnologie. Corps brûlé, pieux, dents cassées, morts attachés, enchaînés… Tous les moyens sont bons pour empêcher un vampire de nuire et de s’emparer du corps d’un proche décédé.
Outre l’attractivité de la pièce de collection, la notoriété du vampire potentiel de Sozopol inspire les entreprises touristiques, déclare l’AFP : « la côtelette du vampire » voisine avec « le cocktail du vampire » dans les restaurants et les bars. Un jumelage de Sozopol avec la ville roumaine de Sighisoara, en Transylvanie, où fut né au XVe siècle Dracula, est même envisagé...
Il faut avouer que les histoires de vampires connaissent toujours un franc succès auprès du public. Les muséovores loin de Sofia pourront assouvir leur soif au musée des vampires à Paris, fondé par un passionné, Jacques Sirgent. Entre pierres tombales, photographies et littérature, ce musée revient aussi sur nos idées reçues...
Pour aller plus loin :