Rang Pilote Équipe Temps
1 Fernando Alonso Ferrari 1:44:16.649
2 Kimi Räikkönen Lotus + 6.421
3 Michael Schumacher Mercedes + 12.639
4 Mark Webber Red Bull + 13.628
5 Nico Hülkenberg Force India + 19.993
6 Nico Rosberg Mercedes + 21.176
7 Paul di Resta Force India + 22.866
8 Jenson Button McLaren + 24.653
9 Sergio Pérez Sauber + 27.777
10 Pastor Maldonado Williams + 34.630
11 Bruno Senna Williams + 35.961
12 Daniel Ricciardo Toro Rosso + 37.041
13 Vitaly Petrov Caterham + 1:15.871
14 Heikki Kovalainen Caterham + 1:34.654
15 Charles Pic Marussia + 1:36.551
16 Felipe Massa Ferrari + 1 tour
17 Pedro de la Rosa HRT + 1 tour
18 Narain Karthikeyan HRT + 1 tour
Abandons
19 Lewis Hamilton McLaren + 2 tours
20 Romain Grosjean Lotus + 17 tours
21 Sebastian Vettel Red Bull + 24 tours
22 Kamui Kobayashi Sauber + 24 tours
23 Jean-Éric Vergne Toro Rosso + 31 tours
La sulfureuse course de Valencia s'est montrée cette année bien plus riche en rebondissements que les premières éditions et certains voient d'ores et déjà ce Grand Prix comme le plus spectaculaire de cette saison, qui s'annonce déjà l'une des saisons les plus palpitantes que la Formule 1 ait connu depuis sa création en 1950.
Au départ, la question qui est sur toutes les lèvres est : y aura-t-il un 8è vainqueur en 2012 lors de cette 8è course ? Les feux s'éteignent et le départ se fait sans bousculade. Sebastian Vettel, en pole position, conserve sa place devant Lewis Hamilton. Räikkönen, 5è, réalise un excellent départ en rattrapant son coéquipier Grosjean et même Pastor Maldonado mais celui-ci gêne le passage de Räikkönen et s'est Grosjean qui zigzague pour doubler les deux hommes et récupérer la 3è place, tandis que Räikkönen se fait doubler par plusieurs pilotes, tout comme Rosberg. De leur côté, Kobayashi et Alonso progressent rapidement dans le classement.
Au bout du premier tour, le constat est sans appel : Vettel a déjà collé deux secondes à Hamilton, qui forme derrière lui un peloton constitué de Grosjean, Kobayashi, Maldonado, Raïkkönen, les Force India et les Ferrari. Ce n'est qu'au 10è tour que Grosjean, qui est sur la même stratégie que Vettel, double Hamilton, mais il a maintenant plus de 10 secondes sur le leader.
Dans le même temps, les premiers arrêts se font : Button et Pérez, qui sont pourtant les plus économes avec leurs pneus, passent par les stands. Le reste du plateau s'arrête à son tour dans les boucles suivantes, y compris Vettel et Grosjean. Di Resta, qui est l'un des seuls à ne pas s'arrêter, en profite pour remonter jusque dans le top 3 avec sa Force India qui est en forme.
Schumacher ne s'arrête pas encore non plus et remonte ainsi dans le classement, devant Alonso, Webber, Senna, Kobayashi, Räikkönen, Maldonado et Massa, tous en deux secondes seulement ! Cependant tout le monde n'est pas sur la même stratégie et certains ont des pneus bien plus usés que d'autres. Les tentatives de dépassements fusent et les monoplaces semblent roues dans roues tout en rasant les rails plus que jamais dans ce petit groupe condensé ! Mais la tension monte et il ne semble pas y avoir assez de place pour ces voitures qui sont parfois à trois ou quatre de front...
Alonso double finalement Schumacher, qui rentre enfin, tout comme Webber, qui n'était pourtant parti que 19è. Le groupement continue sa bataille acharnée et c'est alors que Räikkönen double Senna. Kobayashi tente de se frayer lui aussi un chemin mais Senna ne le voit pas et les deux pilotes s'accrochent ! Bruno Senna est en glissade en travers de la piste puis réussit à reprendre le contrôle de sa Williams alors que Webber et Maldonado arrivent. Kobayashi et Senna doivent donc rentrer aux stands, ce dernier devant ensuite repasser par la pit-lane ensuite après aovir été pénalisé pour son accrochage avec Kobayashi. Paul di Resta se fait dépasser successivement par Alonso, Räikkönen et Maldonado. Il lui faut donc s'arrêter maintenant, d'autant que Massa, Hülkenberg et Button reviennent très vite.
Le tournant de la course se joue au 28è tour, à la fin de la plus longue ligne droite du circuit, quand; à l'arrière de la course, Vergne dépasse Kovalainen mais se rabat beaucoup trop tôt sur lui. C'est l'abandon pour Vergne, qui a endommagé sa suspension. Kovalainen passe lui aussi par les stands pour réparer son aileron. Cet accident a cependant laissé pas mal de petits débris en tous genres sur la piste, qui s'ajoutent à ceux des touchettes du départ et de celle de Senna et Kobayashi de part et d'autre du tracé. La direction de course envoie alors la voiture de sécurité en piste, ce qui redistribue toutes les cartes puisque l'écart entre Vettel et Grosjean en tête de la course s'annule totalement.
De nombreux pilotes profitent de cette interruption pour passer aux stands, comme Hamilton. Mais pour la énième fois de la saison, ses mécaniciens rencontrent des soucis pour changer de pneus - cette fois ils cafouillent à l'avant de la McLaren. Hamilton perd donc des places et c'est Alonso qui se retrouve à la poursuite de Vettel et Grosjean.
Lorsque la voiture de sécurité s'efface, Sebastian Vettel conserve l'avantage tandis que Fernando Alonso, déchaîné devant ses supporters espagnols, après avoir pourtant été éliminé dès la Q2 en qualifications, dépasse Romain Grosjean et part à la chasse de Vettel. Derrière, tout le peloton s'agite et Kobayashi écrase sa Sauber contre la Ferrari de Massa. Le brésilien a besoin de marquer des points parce qu'il est en difficultés en comparaison à Alonso chez Ferrari, mais ce ne sera certainement pas pour cette fois puisqu'il doit repasser par la case des stands. De son côté, le japonais abandonne et reçoit une pénalité de cinq positions sur la grille de départ de la prochaine course.
Juste après, au 35è tour, c'est le coup de théâtre : Sebastian Vettel est au ralenti, il range sa Red Bull sur le bord de la piste et en sort très énervé, naturellement. C'est un problème électrique qui est à l'origine de cet abandon alors qu'il y a quelques tours, il était pourtant parvenu à coller 20 secondes à ses poursuivants et semblait aisément pouvoir remporter le Grand Prix. Avec sa modeste Toro Rosso, Daniel Ricciardo a été opportuniste et ne s'est pas arrêté aux stands comme les autres. Il est même remonté jusque dans le top 3 mais ses pneus le mettent à l'agonie et il doit rentrer. Avec sa Caterham encore plus modeste, Vitaly Petrov rentre également temporairement dans les points mais il ne résistera pas bien longtemps.
Au 41è tour, un nouveau rebondissement intervient : Romain Grosjean, qui poursuivait Alonso de près, se range lui aussi sur le bord de la piste, à cause d'une panne d'alternateur. Pour les parieurs, il semblait le pilote encore non vainqueur cette saison le plus à même de remporter ce 8è GP en se faisant 8è vainqueur. Son coéquipier Kimi Räikkönen remonte donc sur le podium et Hamilton récupère donc la 2è position, mais il pourrait être menacé car il est sous investigation par les commissaires de piste pour ne pas avoir assez ralenti sous les drapeaux jaunes. Finalement, aucune sanction n'est prise contre lui.
Après l'épisode Kovalainen - Vergne, Caterham et Toro Rosso se retrouvent pour un nouveau round avec l'accrochage entre Petrov et Ricciardo. En tête, Alonso maîtrise Hamilton et Räikkönen et la situation reste inchangée pendant plusieurs tours. Soudainement, les pneus de Hamilton s'écroulent, il glisse dans tous les virages, et Räikkönen s'empare alors de la 2è position.
Pastor Maldonado rattrape le britannique et se trouve dans ses échappements. Lors de l'avant-dernier tour, il se met à son côté dans la ligne droite. Hamilton et Maldonado freinent en même temps et abordent la chicane mais aucun des deux ne lâche prise et Maldonado, à moitié en dehors de la piste mais à l'intérieur, touche Hamilton. Celui-ci abandonne tandis que Maldonado continue sans son aileron avant. Les deux pilotes sont déjà connus pour leurs multiples accrochages et sont tous les deux en faute dans celui-ci : Hamilton ayant des pneus totalement "morts", il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas contenir Maldonado jusqu'à l'arrivée au prochain tour. Cependant, Maldonado savait tout autant qu'il avait encore tout son temps pour doubler le pilote McLaren.
Dans le dernier tour, Michael Schumacher et Mark Webber qui sont dans le même rythme poursuivent leur remontée phénoménale : ils ont doublé Pérez, Button et s'attaquent facilement aux Force India. Nico Rosberg a aussi l'occasion de remonter le peloton rapidement et n'est pas loin derrière eux.
Au final, Fernando Alonso remporte donc ce 8è Grand Prix de la saison 2012, le GP d'Europe. Mais il n'est pas le 8è vainqueur que tout le monde attendait - au contraire il est le premier à remporter une 2è victoire. Räikkönen termine juste derrière, et lui pouvait prétendre à sa première victoire cette saison lors de la fin de cette course. Très malchanceux depuis le début de l'année, Michael Schumacher achève ainsi sa course à la 3è place : c'est son premier podium depuis son come-back en F1 avec Mercedes en 2010. L'allemand a avoué qu'il ne s'attendait pas au podium, mais les différents incidents lui ont souri - pour une fois. Mark Webber, très habitué aux 4è places cette année, le déroge pas à la règle. Les pilotes Force India, très rapides ce week-end, finissent sur une bonne note, 5è et 7è, encadrant Nico Rosberg. Jenson Button retrouve des couleurs et est 8è, devant Pérez et Maldonado. Bruno Senna, qui s'est accroché et a eu une pénalité qui l'a fait ressortir en piste dernier, remonte au 11è rang mais ne marque pas de point. Ricciardo et les deux Caterham, qui furent chacun leur tour bien placés pour prendre des points, sont finalement 12è, 13è et 14è. Charles Pic, unique représentant de Marussia en raison de l'état de santé de Glock, est 15è, après avoir doublé les deux HRT. Felipe Massa, à la suite de son accrochage avec Kobayashi, a dû rentrer une fois aux stands puis une nouvelle fois à quelques tours de l'arrivée alors qu'il était rapide tout le temps ce week-end : il termine donc encore bien loin derrière son coéquipier, qui remporte la course.
L'arrivée d'Alonso sur le podium aura été bien longue... Et émouvante. En effet, en panne de carburant, il s'arrête devant une tribune remplie de supporters espagnols avec le drapeau du pays qu'il tient à la main. Pendant plusieurs minutes, il salue la foule et instaure un échange, accompagné d'un groupe de commissaires de piste, et pose le drapeau espagnol au sol. Ce week-end aura donc été très fructueux pour l'Espagne, qui a pu oublier en partie ses difficultés liées à la crise financière, avec la victoire d'Alonso en F1 et celle de son équipe de football qui se rapproche de plus en plus de la finale de l'Euro 2012. C'est finalement la voiture médicale qui a ramené le pilote au podium, où il a retrouvé Michael Schumacher et Kimi Räikkönen. Ensemble, les trois hommes représentaient dix titres mondiaux de Formule 1 et quelques-unes des écuries les plus mythiques : Ferrari, Lotus et Mercedes. Les hymnes du podium auront par ailleurs montré Alonso sous un caractère plus tendre car très ému. Quant à Schumacher, il était enfin de retour sur le podium pour pouvoir tendre une coupe et boire une rasade de champagne !
Cette saison 2012 est donc plus surprenante et inattendue que jamais : Alonso, parti 11è, termine 1er. Schumacher, parti 12è, finit 3è. Mieux encore pour Webber, qui s'élançait 19è, et qui termine au pied du podium. 15è au départ, Pérez est finalement 9è. Bruno Senna, qui etait un moment 23è durant le GP, est tout de même revenu jusqu'aux portes des points. Dans l'autre sens, Felipe Massa ne termine qu'à 1 tour de son coéquipier, derrière les Caterham et la Marussia de Pic. Quant à Vettel, Hamilton et Grosjean, les trois principaux prétendants à la victoire, ils ont tous abandonné.