Après la commission Armand-Rueff commandée dans les années 60 par le général de Gaulle et restée lettre morte, puis le rapport Camdessus intitulé "Le sursaut, vers une nouvelle croissance pour la France" remis en 2004 et qui a subi à peu près le même sort, on se prépare à un enterrement de première classe pour la commission Attali, censée libérer les freins de la croissance. Une commission, comme tant d'autres, dont les recommandations ne sont pas près d'aboutir. Qui a dit : "Un chameau, c'est un cheval revu par une commission" ?
Mais, à mon avis, la mesure qui a le moins de chance de voir un jour sa concrétisation, c'est la réforme des professions réglementées. En effet, la commission dénonce la lourdeur des réglementations pesant dans le secteur des transports (taxis), de la santé (pharmaciens, vétérinaires) et du droit (huissiers, notaires). Pour y remédier, elle préconise d'ouvrir ces professions "très largement" à la concurrence.
Quand on connaît le combat qui a été mené pendant plusieurs années par les ouvriers du Syndicat du Livre pour conserver leurs prérogatives et leurs avantages acquis, quand on constate les réactions corporatistes et les résistances au changement de tant de catégories socio-professionnelles, on se dit que l'utopie est la réalité non pas de demain mais d'après-demain... ou des calendes grecques et que le rêve (songe ?) d'Attali a bien plus de chance de se transformer en cauchemar. On parie ?
Pierre Zimmer