On les croyait universels et surtout immuables. Eh bien, il n’en est rien ! Les sept péchés capitaux définis par l'Eglise catholique que sont la paresse, l'orgueil, la gourmandise, la luxure, l'avarice, la colère et l'envie ne vont pas tarder à s’en adjoindre de nouveaux. Le progrès scientifique et les nouvelles inégalités engendrés par la société contribuent à cette évolution qui va conditionner notre vie quotidienne. "La pollution, les manipulations génétiques ou les inégalités sociales sont les nouvelles formes de péché de notre société", estime dans un entretien à l'Osservatore Romano Mgr Girotti, responsable de la Pénitencerie apostolique, un des trois tribunaux de l'Eglise. "Si hier le péché avait une dimension plutôt individualiste, il a aujourd'hui une résonance surtout sociale en raison du large phénomène de la globalisation" a-t-il ajouté. "Il y a différents secteurs dans lesquels nous relevons des comportements coupables au regard des droits individuels et sociaux", a souligné le régent, évoquant le champ de l'écologie avec la pollution environnementale, ou encore les inégalités sociales et économiques - "les pauvres deviennent toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches".
En juin 2007, le cardinal Renato Martino avait présenté le document "Orientations pour la pastorale de la route", préparé par le Conseil pontifical pour les migrants et les itinérants, en indiquant que "même un dépassement dangereux pouvait être une occasion de pécher", dénonçant "imprécations, blasphèmes, gestes impolis et absence de courtoisie".
Décidément, tout fout le camp ! Si nos péchés capitaux ne sont plus au nombre de sept mais neuf, onze ou cinquante-trois, comment saurons-nous désormais nous comporter ? Je vous le demande.
Pierre Zimmer