The Newsroom // Saison 1. Episode 1. We Just Decided To (Pilot).
Après l'èchec de Studio 60 il y a quelques années sur NBC, Aaron Sorkin était de retour à la télévision après avoir gagné la reconnaissance du cinéma ces dernières années en signant le script du
magnifique The Social Network et du très bon Le Stratège. The Newsroom raconte donc l'histoire d'un journal d'information sur ACN, une chaîne câblée d'information et met en scène Will McAvoy. Je
pense que l'on peut tirer énergiquement les oreilles des critiques américains qui ont descendus en flèche la série. D'une part parce qu'ils ont la plupart du temps tord sur ce coup là, mais
également parce que cela me ferait le plus grand plaisir. En effet, Aaron Sorkin signe un premier script passionnant et bourré des choses qui lui son chers, sans compter la dose de bons
sentiments qui va avec et l'utilisation de monologues toujours aussi soignés dans l'écriture. Le premier souci que rencontre The Newsroom c'est Greg Mottola, le réalisateur du pilote. A mon sens
il n'était pas assez bon et donc pas à la hauteur de la beauté du script. Il n'arrive pas assez bien à le mettre en valeur. Ensuite le cast, qui est correct sans être éblouissant.
Le quotidien d’une chaîne d’information câblée "à la CNN", dont la star, Will McAvoy, est aussi talentueux que détestable...
L'histoire se met petit à petit en place, au termes de dialogues échangés entre les multiples personnages. On nous balance des arcs narratifs à tout va (l'histoire entre Will et la nouvelle productrice qu'il connait déjà, Will et le grand manitou de ACN, la petite Maggie et son petit ami - d'ailleurs j'ai adoré le moment où elle ment à son père et qu'elle est grillée par sa collègue -), …) mais c'est ce que j'aime car tout se confronte en même temps et l'on a même pas le temps de réfléchir que l'on passe déjà à quelque chose d'autre. C'est énergique, et très vivant. The Newsroom est donc arrivée à me convaincre tout au long. Mais mon passage préféré de ce premier épisode (outre la critique purement Sorkienne de l'Amérique dans laquelle les personnages vivent - le fait que ce n'est plus le meilleur pays du monde par exemple -), ce sont les vingt dernières minutes quand on a le journal qui est préparé à toute vitesse et que l'on voit enfin la vraie mécanique d'un JT d'information, toujours dans le rush.
C'est là que The Newsroom prouve aussi son rattachement à l'actualité. Nous sommes en 2010 dans la série et en plein scandale BP (vous vous souvenez de cette marée noire dans le golfe du Mexique ? On parle de ça). Will veut faire un flash info d'une heure spécialement concentré sur cette affaire BP. Tout ça est géré tambour battant car il faut attendre la réaction de BP, trouver des intervenants à la dernière minutes, confronter des points de vue, balancer des informations, trouver le point sensible des intervenants, etc… Il se passe tellement de choses mais c'est une telle folie que j'ai personnellement adoré du début à la fin. On n'en perd pas une miette et en plus de Jeff Daniels qui marque enfin des points dans l'épisode, on a l'énergie d'autres personnages, plus secondaires. Je reste cependant assez septique vis à vis d'Emily Mortimer. Je trouve l'actrice bonne mais pas assez pour le moment. Il m'en faut plus. Il faut qu'elle brille et ce n'est malheureusement pas le cas.
Alors maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire : découvrir de toute urgence le premier épisode de The Newsroom, c'est bon mais il faut s'accrocher à ce qui se dit plutôt qu'à ce que l'on voit. La réalisation n'étant pas du tout le point fort de ce premier épisode mais HBO prouve encore une fois qu'elle choisie d'assez bonnes choses à nous offrir chaque année (même si cette saison Veep n'a pas été à la hauteur de la réputation de la chaîne).
Note : 8/10. En bref, un solide premier épisode, Sorkin prouve qu'il sait encore fait des fictions télévisées, le cast étant correct mais la réalisation assez putride pour la qualité du script, The Newsroom reste un bon élément à mettre dans son planning estival.